90 ans de Nonvitcha: impact sur le développement économique et social de Grand-Popo

Bénin – En dehors de l’aspect culturel et festif que donnent les fêtes de Nonvitcha, elles ont d’impact sur le développement économique et social sur Grand-Popo. C’est ce qu’a essayé de démontrer samedi dernier le Docteur Airy Tonato, lors d’une conférence publique organisée par le Bureau fédéral de l’association Nonvitcha à l’Hôtel Ganna de Grand-Popo. La communication dont le thème est intitulé « Impact des fêtes de Nonvitcha sur le développement économique et social de Grand-Popo » s’inscrit dans le cadre des activités devant marquer la commémoration du 90ème anniversaire de la plus vieille Association du Bénin. Malgré l’absence  des fils et filles de la localité,  le conférencier a tenu son pari. L’ancien Directeur général du Cenou, le Docteur Airy Tonato, natif de Grand-Popo, a articulé son exposé autour de cinq points principaux à savoir : l’évaluation des retombées économiques, l’impact social, l’analyse des aspects culturels, les effets négatifs observés et les perspectives en guise de conclusion. L’actuel Directeur du Bureau de restructuration et de mise à niveau a fait une brève genèse sur l’Association Nonvitcha.

Le développement économique

Abordant le point relatif à l’évaluation des retombées économiques, le conférencier a fait remarquer que l’impact économique de la fête Nonvitcha peut s’analyser sous divers aspects : les retombées économiques immédiates et le développement de l’économie locale. A propos des retombées économiques immédiates, ce professeur de l’Université d’Abomey-Calavi a indiqué que cela concerne les ressources officiellement mobilisées pour l’organisation de la fête. Selon lui, le budget des fêtes est à l’ordre de trente millions de francs Cfa dont le tiers est couvert par les fonds propres de l’Association (vente de tissu, sponsoring et la contribution de certaines  personnalités de la localité). Aux dires du conférencier, ce sont les opérateurs économiques et les artisans de la localité qui bénéficient de la fête de Nonvitcha, car ces derniers voient leurs chiffres d’affaires augmentés. Comme bénéficiaires, il a cité entre autres les hôteliers, les gérants de bar, les restaurateurs, les dépôts de boisson, les tailleurs, les couturières, les coiffeuses. Il y a également les conducteurs de taxi motos, les pêcheurs, les gestionnaires de péages, les petites vendeuses de crabes, fromage et huiles alimentaires locales et les vendeurs à la sauvette de carte de recharge, d’objets d’art et autres.

Publicité

Quant au développement de l’économie locale, le Docteur Airy Tonato a dit qu’il s’agit des retombées économiques indirectes de la fête sur le développement de Grand-Popo. A ce propos, l’ancien Dg Cenou a souligné l’engouement des fils et filles de la localité ou des visiteurs à avoir un pied à terre à Grand-Popo (avoir une parcelle) et bon nombre d’administrations politiques et privées qui choisissent Grand-Popo pour l’organisation des séminaires et ateliers. De ce fait, naissent quelques mutations notamment la construction des résidences secondaires, le développement du tourisme dans la ville et les travaux d’aménagement de l’Association.

L’impact social et culturel

Concernant l’impact social, il a fait observer que c’est à travers les créations d’emploi, la socialisation et l’estime de soi que cela s’apprécie. Par rapport à l’analyse des aspects culturels, le conférencier a dit que Nonvitcha a fait renaître certains aspects de la culture xwla qui disparaissent notamment la  promotion de l’art culinaire, le style vestimentaire xwla et la valorisation de la chanson traditionnelle. La fête n’a pas que des effets positifs ; on note également des la feffets négatifs.

Les effets négatifs

Nonvitcha a aussi des effets négatifs sur ville de Grand-Popo. Ces effets sont perceptibles avant, pendant et après les manifestations. Et le conférencier de noter les faits suivants : la montée de l’insécurité, l’alcoolisme et la toxicomanie, la prostitution et la propagation des Ist et la dégradation de l’environnement.

Des mesures s’imposent

A titre de conclusion, le Docteur Airy Tonato a indiqué que la question fondamentale qui se pose au Bureau  fédéral de Nonvitcha et aux communautés xwla et xwéla est relative à la nature du message à véhiculer en organisant les fêtes de Nonvitcha. Pour lui, les enjeux économiques, sociaux et environnementaux auxquels sont confrontées les communautés exigent d’elles une autre vision de nouvelles orientations statutaires, de la créativité et surtout du professionnalisme dans l’organisation de la fête de Nonvitcha. Selon Airy Tonato, les questions de développement ne devraient plus être la priorité absolue du Bureau fédéral mais des associations de développement.

Publicité

Il a pour finir recommander que le Bureau fédéral accorde davantage d’importance à l’écriture de son histoire, à la recherche des lieux de dissémination de la diaspora xwla tant au Bénin qu’en Afrique, à la promotion de leur identité et à la réhabilitation du patrimoine de Grand-Popo notamment celui de Gbècon.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Publicité