Avis de profane sur certaines nominations ministérielles

Bénin – (Cas du ministère des Affaires étrangères et du ministère de la santé) La Constitution, en son article 54 alinéa 3, dispose notamment que le Chef de l’Etat nomme après avis consultatif du bureau de l’Assemblée nationale, les membres du gouvernement. L’on ne sait quel avis lui a été formulé par la Représentation nationale s’agissant de la dernière formation gouvernementale.  Quel qu’il ait été il faudrait convenir qu’il ne s’agit que d’une consultation qui ne s’impose guère à celui qui l’a sollicité. Seul le Chef de l’Etat sait  qui lui sera techniquement et politiquement utile pour faire aboutir ses projets et implanter les différentes composantes de la refondation qu’il nous a promise ; nous lui faisons confiance.  Mais l’on peut présumer que le bureau de l’Assemblée nationale représentant toutes les couches de la population a  attiré son attention sur certains aspects  qu’aurait mentionnés le citoyen aussi bien éclairé qu’ordinaire. Le citoyen éclairé aurait probablement fait une observation sur le changement proposé à la tête du ministère des Affaires Etrangères. Un ministre des Affaires Etrangères est l’homme qui fait la liaison entre le pays et le monde extérieur. C’est lui l’émissaire du chef de l’Etat à travers le monde entier. C’est lui qui le représente, c’est lui l’image du pays ; c’est lui qui témoigne de la stabilité ou de l’instabilité politique mais aussi administrative du pays. C’est lui qui concilie ; c’est lui qui négocie ; c’est lui le facilitateur de toutes choses  internationales. Et la communauté internationale aime bien s’entretenir avec qui elle connaît ;  avec qui elle a noué des liens d’amitié ;  avec qui sait d’emblée de quoi on parle ; avec qui connaît bien ses dossiers et en a fait  preuve. Un ministre des Affaires étrangères s’impose et tente d’en imposer aux autres par son allure et sa courtoisie, Celui qui était à ce poste rassemblait pourtant ce nous  semble bonne partie de ces atouts. Il a gagné en assurance, en aisance et en charisme aussi en si peu de temps. Peut-être ne siérait-il pas de chercher à savoir pourquoi il a été remplacé et je ne doute pas que celui qui vient d’être nommé réunisse ou réunira rapidement toutes les qualités dont a fait preuve son prédécesseur. Il en a, de toute évidence,  l’étoffe et la capacité. Et que  nos meilleurs vœux l’accompagnent !

En tout état de cause, la question fondamentale est que  nos esprits  ne  saisissent pas  encore bien l’importance et l’avantage  qu’il y a pour un pays de  stabiliser son ministre des Affaires étrangères ; c’est une culture politico diplomatique qui reste encore à acquérir. En 50 ans d’indépendance nous avons connu vingt-sept (27) ministres des Affaires étrangères. Et au cours de  ces cinq dernières années nous en avons connu trois (3) avec une longévité moyenne de 20 mois seulement alors même que celui qui vient d’être remplacé n’en a eu que pour vingt-six (26) mois. Honnêtement c’est beaucoup trop court pour poser un pays sur l’échiquier international et générer quelque respectabilité

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Le citoyen ordinaire quant à lui se serait tout simplement souvenu d’un récent débat sur la chaîne Golfe télévision où l’on a parlé abondamment et intelligemment, à mon sens, de l’état de notre Centre National Hospitalier Universitaire. Il se serait souvenu que  les divers intervenants ont fait valoir, avec grande conviction, que les profondes réformes dont a besoin notre  établissement hospitalier de référence ne pourraient pas être entreprises par un professionnel de santé. En effet  il y a risque qu’il hésite à bousculer les habitudes de la maison et  à braver ses collègues, le cas échéant, sans compter qu’il est bien difficile d’être juge et parti à la fois.  L’argument ne manque pas de sérieux et pourtant…Gageons que la ministre qui occupe ce poste aujourd’hui fera preuve de détermination que l’on reconnaît aux femmes, à faire ce que lui dictera sa conscience pour qu’enfin le  CNHU devienne  un endroit où le malade se rend avec le sentiment d’y entrer pour en ressortir avec la plénitude de ses esprits. Gageons qu’elle a déjà pris toute la mesure du fait que cet établissement constitue un véritable problème de société et que sa cellule communication saura l’aider à  réconcilier  la population de notre pays avec cet hôpital de référence  censé la protéger contre toute maladie. Nous lui faisons grande  confiance et lui souhaitons le meilleur d’autant qu’elle n’en est pas à sa première participation au gouvernement et….. au même poste. L’expérience  prévaut toujours et sert   quand on lui fait appel.

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