Menaces à l’endroit des travailleurs : Boni Yayi devrait s’en prendre à lui-même

Bénin – Boni Yayi vient de déclencher des hostilités qui finiront par lui peser lourd. Il a certainement oublié les épreuves du genre qu’il a affronté avec ces mêmes travailleurs dans un passé récent. Avec les enseignants réunis au sein du front d’action des trois ordres de l’enseignement en 2010, le chef de l’Etat a de la même manière menacé de réprimer toute tentative de protestation de leur part. Et c’était la goutte d’eau qui a débordé le vase. Précipitamment ces enseignants, au sortir de la présidence de la République ont alerté tous leurs militants sur toute l’étendue du territoire national.

Ainsi la semaine qui a suivi, des grèves en cascade dans le milieu enseignant ont démarré. La motion lancée a été largement suivie dans presque tous les collèges et lycées du territoire national. Et face à l’ampleur prise le débrayage, Boni Yayi sur la pression populaire a dû rappeler les protagonistes à la table de négociation. Toujours en 2010 après la descente de l’inspection générale d’Etat (Ige) à la Bourse du travail, une série de mouvements de protestation avait été organisé par l’union des centrales syndicales. Les syndicalistes avaient initié une protestation que le pouvoir avait interdite. Cela a suscité l’insurrection des travailleurs. Et de grogne en grogne, le gouvernement a dû se plier devant leur détermination à marcher coûte que coûte. Mieux, pour une grève lancée dans ce cadre par les confédérations, le gouvernement a de même brandi des menaces. Et les travailleurs ont, au contraire, suivi la motion de grève. Là encore le gouvernement a fini par céder pour la négociation.

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A partir de ces quelques exemples, on peut en déduire que les menaces du chef de l’Etat n’ont jamais intimidé un travailleur. Boni Yayi aurait dû apprendre de son passé et aurait évité la zizanie qu’il a semée lundi dernier.

Le Bénin est un pays où les libertés individuelles et collectives sont non seulement reconnues, mais aussi et surtout respectées. Si dans le traitement du dossier des travailleurs, le gouvernement doit être entrain de faire du deux poids deux mesures, il est alors clair qu’il foule au pied le droit des travailleurs. Et par conséquent qu’il ne s’étonne pas de voir les travailleurs mener des actions qui ressemblent à de l’exagération.

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