Bénin – (Boni Yayi est descendu constater les dégâts) La mise en garde du chef de l’Etat contre le mouvement de grève des travailleurs n’a pas porté ses fruits. Bien au contraire. La paralysie était visible et presque totale dans la plupart des ministères sillonnés hier. Conformément au mot d’ordre de la Coalition des syndicats de base de l’administration publique, le mouvement de débrayage annoncé a été observé dans la majorité des départements ministériels pour le compte de la première journée. Si certains travailleurs sont restés chez eux pour observer les 72 heures de grèves annoncées, d’autres par contre ont opté pour la cessation de travail sur le site. Ainsi la plupart des portes des bureaux de l’administration publique sont restées closes toute la journée d’hier, et ce pour trois jours. La pomme de discorde entre le gouvernement et les autres travailleurs de l’administration publique demeure la revalorisation de l’indice salarial à l’instar de celui des travailleurs du ministère des finances. Les grèvistes n’entendent pas démordre et invitent le président de la République à revoir le décret portant augmentation de l’indice salarial des agents du ministère des finances, qui ont précédemment observé plusieurs mois de grève. Pour les travailleurs, tous les fonctionnaires de l’Etat doivent bénéficier du même traitement. L’harmonisation des primes dans l’administration, la correction des disparités catégoriales se révèlent obligatoires pour la refondation, à les croire. Les disparités sociales ne sont plus acceptables selon les travailleurs. «Si, tout au moins, le décret prenait en compte le reste des travailleurs à partir de 2012, cela serait compréhensible» confie un syndicaliste du ministère de l’enseignement supérieur pour illustrer la bonne foi des travailleurs, qui seraient prêts pour des pourparlers. « Le discours du chef de l’Etat n’est qu’une intimidation » soutient-il aussi. Sur la question de la non légalité de ces mouvements de grèves évoquée par le chef de l’Etat, ils estiment qu’il est véritablement le seul à savoir de quoi il parle. « La convention internationale ratifiée par le Bénin est au dessus de la Constituée » affirme un agent du ministère de la Culture, de l’artisanat et du tourisme. Ladite négociation avec les centrales syndicales est balayée par la plupart des agents rencontrés qui estiment qu’ils sont la base et en cette qualité, leurs revendications doivent être prises en compte par le chef de l’Etat. D’aucuns évoquent par ailleurs le fait que tous les ministères ne sont pas affiliés aux centrales et donc ne sont pas engagés par ces négociations. Par contre, des ministères affiliés menacent de se retirer des centrales, si leurs revendications ne sont prises en compte. Il faut dire qu’à la faveur d’une descente sur le terrain, le chef de l’Etat a du se rencontre compte par lui-même, de ce mouvement de grève généralisé qui a paralysé l’administration publique et en serait tout furieux.
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