Quel avenir politique pour Léhady?

Bénin – Annoncé pourtant dans les arcanes de l’Un comme dauphin potentiel de Me Adrien Houngbédji- au cas où ce dernier était élu président de la République- le président de la Rb Léhady Soglo a curieusement tourné le dos à son «union». Il n’a même pas attendu la veille des élections présidentielles de 2016 pour sauter dans le navire du «Changement» où il y a bien un capitaine, Boni Yayi et son adjoint, Pascal Irénée Koupaki, pressenti comme son dauphin.

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Que peut gagner réellement Léhady Soglo de sa nouvelle orientation politique? Cette question, beaucoup de Béninois se la posent lorsqu’on sait que le néophyte de la majorité présidentielle a affiché depuis quelques années déjà son ambition présidentielle. N’a-t-il pas été candidat à l’élection présidentielle en 2006 avant de se désister cinq ans après pour Me Adrien Houngbédji, candidat unique de l’Union fait la nation (Un). Après avoir assuré les responsabilités de directeur de campagne de ce dernier lors de la dernière élection présidentielle, poste qui ne lui a pas trop marché, Léhady envisage de tourner de l’Un- de fait- et de faire avec Boni Yayi l’expérience de la gestion du pouvoir. Sans perdre trop de temps et au mépris des textes de l’union et des règles élémentaires de l’esprit associatif, Léhady rejoint la mouvance et proclame l’allégeance de son parti la Rb au pouvoir. Ainsi, la Rb et son président vont devoir continuer leur aventure au son sein de cette nouvelle majorité constituée autour du Chef de l’Etat. Comme on peut l’imaginer, la Rb sera confrontée aux difficultés et aux intrigues politiciennes inhérentes à toute nouvelle adhésion politique dans la position de l’ouvrier de la 25e heure. Quant à son patron Léhady, son chemin de croix sera plus long et plus périlleux, s’il tient à son ambition présidentielle. Et pour cause. Avant son arrivée dans la mouvance, de potentiels dauphins du Chef de l’Etat s’annonçaient déjà. Parmi eux, il y a un dont le nom a été agité plusieurs fois par des faucons du pouvoir comme étant le potentiel successeur du président Boni Yayi. Mais en dehors de lui, d’autres se bousculent dans les coulisses et font feu de tout bois pour gagner la sympathie du président et ravir la vedette au premier ministre Koupaki.

On peut donc comprendre que la lutte pour le dauphinat et l’ascension au pouvoir en 2016 s’annonce des plus difficiles pour Léhady au sein de la majorité présidentielle qu’à l’Un où il semblait avoir plus de chance et où il pouvait compter avec la forte influence de son père, par ailleurs, président d’honneur de cette coalition. Alors, on se pose la question de savoir si Lehady a bien muri son idée. Ou, est-ce simplement pour bénéficier des avantages ponctuels du pouvoir qu’il amène son parti à transhumer de cette façon? Peut-il compter sur Boni Yayi pour réaliser son rêve de devenir président de la République en 2016? A cette dernière question, rien n’est sûr et le fait que le Chef de l’Etat n’ait pas souvent tenu promesse lors de son premier quinquennat n’est pas forcement un argument qui milite en sa faveur. Mais il semble bien là que Léhady a d’autres idées derrière la tête. Selon des sources proches de l’intéressé, c’est d’abord les élections communales de 2013 qui intéressent le leader des «houézèhouè». «Les chiffres des dernières élections ne nous sont pas favorables. Nous devons nous allier à la mouvance pour sauver la mairie», confie un des proches du président Léhady Soglo. Sans équivoque. Le premier souci de la Rb est de conserver la mairie avec le soutien de la majorité présidentielle, après on pensera à la présidentielle de 2016. Mais il n’y a pas que ça.

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Plusieurs responsables de la Rb ont déclaré que leur parti ne peut plus continuer à rester dans l’opposition. La présence dans l’opposition pendant plus de quinze ans a complètement essoufflé ce parti dont les cadres ont tous fui la rivière qui tarissait, de saison en saison. Il faut donc revenir à la mouvance, le temps de trouver des prébendes aux cadres du parti. Pendant combien de temps va durer cette nouvelle approche du fonctionnement du parti? On se rappelle qu’au début du quinquennat, la Rb avait déjà flirté avec le pouvoir avant d’être éjectée par le président Boni Yayi. Qu’à cela ne tienne. Léhady et la Rb ont osé grand dans cette aventure. Ils pourraient y perdre ou gagner autant. C’est une partie de poker qui vient d’être entamée. Pourvu qu’ils y gagnent.

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