Télénovelas: des feuilletons pour quels modèles d’éducation!

Bénin – Différentes histoires d’amour, vengeance, recherche d’une identité perdue…. . Les séries télévisées latino-américaines envahissent davantage les écrans des télévisions africaines. Au Bénin, c’est la grande mode. Ce n’est plus aujourd’hui un tabou de voir un enfant réciter des poèmes d’amour. Moïse, âgé de 5ans, réveillé très tôt le matin, dit à sa mère : «Maman ! Je suis malade». Elle lui donne du paracétamol. Le petit ne semble pas satisfait. «Je serai guéri si tu m’aides à me marier avec la fille de notre voisine lâche-t-il. Sa mère s’étonne : «qu’est-ce que tu connais à propos de mariage?». Et à Moise de répondre d’un air rassuré : «je vois les enfants se marier à la télévision». C’est l’œuvre des Télénovelas. Leur influence dans les attitudes des jeunes, voire des enfants du Bénin est de plus en plus remarquable. Même s’il y a de bonnes leçons à tirer de ces séries, les jeunes préfèrent celles de la vengeance, de l’amour, du mode d’habillement, de la façon de parler ou de réagir, toutes choses qui n’apportent rien de positif à leur éducation. Quelle place occupe ici la culture béninoise? La question se pose. La période actuelle des vacances est d’ailleurs propice où les jeunes s’accrochent inlassablement à ces feuilletons, pour en tirer des façons de faire et de vivre. Dans les rues, on les rencontre dans des tenues conséquentes. Des habits en miniature à vous couper le souffle. Dans leurs petites histoires d’amour, les tentatives de séparation pour un oui ou un nom sont également fréquentes. Mais, Théophile Ada, un jeune élève a un autre souci : «A la télévision, je vois toujours des enfants à l’âge de 18 ans conduire des voitures, pourquoi pas au Bénin? Je rêve d’avoir une voiture de marque «Infinity» avant l’âge de 20ans». Si les jeunes continuent à penser de cette manière, ils finiront par rêver de vendre le Bénin dans 20 ans. Christian et David, étudiants en 3ème année de sociologie, à l’Université d’Abomey Calavi, partagent les mêmes avis : «les jeunes préfèrent l’éducation tirée de ces feuilletons que celle des parents». La question qui se pose est de savoir, pourquoi ne pas privilégier les séries locales pour une meilleure promotion de la culture Béninoise.

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