Ils y vont et viennent depuis quelques jours. Ministres, directeurs de sociétés d’Etat et autres cadres de la fonction publique parcourent inlassablement les 500 kilomètres de route pour rallier la cité des Tata Somba, en ces veilles de la fête de l’indépendance, édition 2011. Prévue pour se tenir dans cette ville lointaine, située au Nord du Bénin, cette célébration fait bouger depuis peu grand monde. Parfois pour y poser des actes anodins. Pour s’assurer d’une couche de peinture par ci, ou encore, de l’évolution des travaux de construction d’une route par là, le voyage rapide sur Natitingou ne se négocie plus. Evidemment, cela n’est pas sans rien. A chaque fois, ce sont des frais de mission qui sont emportés. Et Dieu seul sait combien, les caisses de l’Etat en déboursent depuis que la fièvre de cette fête a atteint le monde des ministres et autres personnalités de l’Etat. Certains ont déjà effectué plus de 4 missions dans cette ville en espace de deux semaines. La question préoccupe davantage d’autant que l’organisation de cette fête à Natitingou a été annoncée depuis deux ans, et le temps imparti paraissait raisonnable pour ne pas tout précipiter à la dernière heure. C’est une coutume au Bénin. Et Nati n’y échappe pas, visiblement. Les travaux de réhabilitation de certaines infrastructures de cette ville n’ont d’ailleurs véritablement démarré qu’à trois mois de la date de cette fête, non sans que les populations n’aient eu à protester contre le retard observé. Nati ne sera sans doute jamais bien prête le lundi 1er août prochain pour accueillir les festivités, comme ce fut d’ailleurs le cas des célébrations antérieures à Lokossa, Abomey et Porto-Novo.