Démissions du Prd: les options risquées de Aïvo et Badarou

Bénin – Partis du Prd pour diverses raisons, le Directeur de cabinet de Me Adrien Houngbédji Joél Frédéric Aïvo et le secrétaire général du parti Moukaram Badarou n’ont toujours pas trouvé une bonne destination. Si les démissions ont été faciles, l’intégration dans une coterie politique paraît plus malaisée. À la Rb comme dans la grande mouvance, leurs arrivées suscitent peu d’engouement et ils risquent de regretter leurs choix d’ici peu. Et pour cause. La lettre de démission du désormais ancien secrétaire général du Prd Moukaram Badarou fait toujours effet boule de neige. Ce brûlot livre à la face du monde les dysfonctionnements criards au sein de ce parti qui, jusque là, a donné l’impression de se mettre au dessus de la mêlée par le charisme de son président et son apparente inclination pour le respect des principes démocratiques. Hélas la lettre de démission du Sg a tenté de gommer cette bonne image et épingle le parti comme un des plus mal organisés du pays. Et même si le parti n’a pas réagi officiellement à cette lettre de démission, on a semblé tirer grande leçon des griefs portés contre le président et ses ouailles. Des réunions de crise du bureau politique et des structures du parti se sont penchées sur la question et ont réfléchi à la prise de nouvelles orientations politiques pour l’avenir du parti. Pendant que les responsables du parti sont à ses cheveux pour le sortir de cette situation, les deux démissionnaires ont d’autres soucis à se faire. Partis du Prd et même de l’Un pour ce qui concerne Moukaram Badarou, la nouvelle destination pose problème pour eux. Où partir pour trouver une place au soleil et être en vue comme au Prd ? Et, bien qu’on ait vu le Sg flirter avec Lehady Soglo quelques jours avant sa démission, et en dépit de son titre de conseiller municipal de la ville de Cotonou, il est dans un grand dilemme car jusque là la Rb n’est pas encore exclue de l’Un. Mieux, ce parti ne manque pas de ressources humaines et leurs éventuelles promotions risquent même de susciter des remous dans ce parti où le tropisme des prébendes est très élevé. Démissionner donc de l’Un suppose un atterrissage dans la majorité présidentielle. Seulement ici, ils seraient des persona non grata. Selon plusieurs sources concordantes, la mouvance n’est pas prête à les accueillir et même à leur donner des places. Pour la plupart des ténors de cette coalition politique, c’est trop facile de combattre Yayi tout le temps et de revenir vers lui une fois qu’on a perdu les élections. « Si eux ils avaient pris le pouvoir, nous on peut s’approcher d’eux ? », s’interroge un conseiller du Chef de l’Etat. « Ils n’auront rien, d’ailleurs, ça ne nous suffit même pas », confie un député des Fcbe très influent dans cette mouvance. Joél Frédéric Aïvo a lui aussi démissionné même s’il n’a pas déposé de lettre de démission comme son collègue mais a rencontré son président pour le lui notifier. Très occupé à préparer son agrégation, il a décroché un peu de la chose politique mais, selon certaines sources, serait entrain de flirter avec le médiateur Albert Tévoédjrè, son mentor politique et président du parti de sa jeunesse Ncc. Au secrétariat du Prd, on raconte qu’ils ont été malhonnêtes et n’ont pas dit toute la vérité. En effet, la lettre de démission est restée muette sur les émoluments qu’ils recevaient dans le parti pour leurs différentes charges. Au Prd, on raconte que ces émoluments étaient si intéressants qu’ils n’ont rien à envier aux cadres supérieurs de la nation. La question est donc de savoir s’ils pourront trouver mieux ailleurs. En attendant, ils continuent de réfléchir. Partir, c’est mourir un peu, dit-on.

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