Revalorisation du point indiciaire: difficile entente entre gouvernement et syndicats

Bénin – Il est de plus en plus évident que les syndicats et le gouvernement auront beaucoup de peines à accorder leur violon sur l’annulation du décret portant revalorisation du point indiciaire des agents du ministère des finances et de l’économie. En effet, les organisations syndicales, à leurs propres dires, n’entendent jamais accepter la suppression, d’un droit acquis comme celui relatif aux 1,25 points sur l’indice revalorisant leur salaire. De son côté également, le gouvernement n’aura plus la tâche facile maintenant qu’il se trouve face à l’obligation du respect de la décision de la cour, qui l’a conduit à abroger un décret dont les travailleurs attendent coûte que coûte l’application. Chacune des parties ayant ainsi de raisons fondées de rester campée sur sa position, toute porte de sortie de cette crise demeure utopique.

La Cour constitutionnelle, en rendant sa décision n’a fait que lancer une bombe. Ce qui, hélas bouscule tout autour de la question sans résoudre fondamentalement le problème. L’institution que dirige Robert Dossou n’a pas pour autant déclaré contraire à la constitution, la revendication concernant ledit décret. Et sur cette considération, les travailleurs retrouvent encore leur plein droit de poursuivre le débrayage jusqu’à la satisfaction de la revendication. La Cour a au contraire, à travers sa décision, prouvé que le gouvernement ne saurait accorder ces 1.25 points d’indices à une frange de la communauté d’agents d’Etat en délaissant de côté le reste. Raison de plus pour que les travailleurs soient réconfortés dans leur mouvement de protestation en cours. Reste que la bombe lancée semble avoir comme objectif de faire reculer l’adversaire. Paradoxalement, elle a contribué à renforcer ses capacités d’action. Face aux centrales syndicales en fin de semaine, le premier ministre Pascal Koupaki et plusieurs autres membres du gouvernement ont tenté en vain de convaincre leurs vis-à-vis. Le débat a été houleux de deux côtés. Aucune résolution nouvelle n’a été prise pour dissiper la tension. En annulant d’ailleurs, la revalorisation salariale qu’il a lui-même octroyée aux agents du ministère des finances et de l’économie, le gouvernement s’est créé deux axes d’adversité. La Coalition des organisations syndicales de l’administration publique, (Cosynap) dont le mouvement de grève se poursuit, est plus que jamais déterminée à aller jusqu’au bout. Ne parlons de la bande à Métognon, qui menace de rendre le pays à nouveau ingouvernable, côté finances publiques, rappelant ainsi ses 8 mois récents de grève dont les conséquences continuent d’être durement ressenties dans le pays.

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