Gouvernement-Syndicats: Entre foncer et tempérer, Boni Yayi peut se rattraper

Boni Yayi attaque. Les syndicats contre-attaquent. Les partenaires techniques et financiers (Ptf) pressent. Le peuple en a, sans doute, marre. Pourtant, il faut un dénouement. Les menaces et mises en garde du président de la République n’ont pas émoussé l’ardeur des syndicats qui sont déterminés à voir leurs points de revendication satisfaits. L’arme de la défalcation est brandie, celle de la radiation collective également, les hommes en uniforme invités dans le débat. Mais ces différentes mesures au lieu de dissuader les grévistes les ont, au contraire, galvanisés. Et malgré l’intrépidité des syndicalistes, le chef de l’Etat apparemment submergé par les événements semble persévérer dans sa logique de «réprimer» par plusieurs méthodes un mouvement qu’il a qualifié d’illégal. L’autre arme utilisée par le gouvernement est celle relative à l’aspect juridique des syndicats. Pour paraphraser le communiqué du Conseil des ministres du 14 Juillet dernier, les syndicats présentent des tares sur ce plan. Cela est relatif au non respect des conventions internationales, du statut des dirigeants et des limites du droit de grève en République du Bénin. A y voir de près, cette stratégie du gouvernement est une machine pour discréditer les syndicats, et leurs responsables, auprès des syndiqués. Une stratégie pour affaiblir ces organisations. Toute chose qui montre qu’en dépit du discours du gouvernement de poursuivre le dialogue social, il y a une résolution à persévérer dans la méthode «répressive» avec toutes ses implications.

Tempérer, n’est-ce pas mieux?

Et si malgré cette formule du président de la république, les travailleurs ne lâchent pas du lest, et que toutes les composantes du peuple, y compris l’armée, appellent au dialogue, alors le chef de l’Etat doit comprendre l’inefficacité de la méthode utilisée pour la gestion de cette crise et les graves répercussions socio-économiques qu’elle peut avoir. De l’avis de plusieurs observateurs, et le gouvernement est en conscient, le dialogue apparaît comme la meilleure voix pour solutionner le problème. S’il y a une chose dont le peuple est convaincu, c’est que la masse salariale a connu une augmentation considérable sous Boni Yayi I. Mais s’il y a une autre chose dont il a la certitude c’est que la formule actuelle du Chef de l’Etat ne peut conduire à un dénouement apaisé de la situation. Mais en réalité, Boni Yayi a le dos au mur. Soit céder aux pressions des Ptf et sévir avec toutes les conséquences à l’interne ou satisfaire aux revendications des syndicats et écorcher la relation avec les Ptf. C’est un dilemme. Mais la grève des agents de l’administration, notamment celle des finances, si elle se poursuit va occasionner, la baisse des recettes de l’Etat. Les conséquences de la longue grève de la Fésyntra-finances en fin 2010 et début 2011 en disent long. Pour ne pas accentuer la dégradation de la situation socio-économique du pays et mettre à mal la coopération entre le gouvernement béninois et les Ptf, il faudra que président de la République sache manager. Mieux vaut, sans doute, tempérer que de foncer. Des sources annoncent une rencontre entre le chef de l’Etat et les syndicats pour demain mardi au Palais de la présidence. Et si les regards des Béninois sont tournés vers cette énième séance, ceux-ci redoutent une rencontre de trop. Aux deux camps de jouer. Mais à Boni Yayi de mener le jeu.

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