Faire du Bénin une terre d’excellence

La culture de l’excellence. Voilà ce vers quoi nous devrions nous orienter, si nous étions animés de la volonté d’endiguer la boue montante de la médiocrité qui menace la cité. Et l’excellence, c’est quoi ? C’est la quête du meilleur, en tout temps, en tout lieu. Est excellent celui ou celle qui est remarquable dans son action. Est excellent celui ou celle qui a atteint un degré éminent de perfection dans ce qu’il est, dans ce qu’il fait.

Pouvons-nous rêver d’un pays de l’excellence ? Un pays dans lequel huit millions de Béninois rivalisent d’intelligence, d’ingéniosité et de générosité dans l’effort, visent les cimes et gardent les yeux rivés sur les sommets ? Les Béninois savent se dévaloriser assez pour ne pas adhérer immédiatement à ce projet. Disons, pour notre part, avec toute notre force de conviction, que c’est possible.

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La culture de l’excellence suppose que personne ne naît excellent. Ce qui veut dire que nous partons sur une même ligne de départ, avec des chances égales. A l’image de l’apprenti qui en forgeant finit par se confirmer forgeron, notre application à être excellent, finit par nous situer sur l’échelle de l’excellence. Rappelons au passage une loi : on récolte ce que l’on a semé et la qualité de ce qu’on récolte est fonction de la qualité de ce que l’on a semé.

L’excellence est ainsi une lutte permanente, une lutte de tous les instants pour garder une position éminente et surtout pour la tenir et la maintenir. Peut-il en être autrement quand on sait qu’on est en compétition avec d’autres. Quand on sait que ses concurrents ne dorment pas, manifestant une égale volonté de gagner. Quand on sait que ne récolteront le plus que ceux qui auront investi ou se seront investis le plus.

Pour dire que nous ne serons pas huit millions de Béninois, sur le même palier, tout au sommet de la pyramide de l’excellence. Huit millions de Béninois qui justifient des mêmes aptitudes à l’excellence. Comme dans une course de vitesse, les athlètes se classent, à l’arrivée, sur l’échelle de l’excellence, selon leurs capacités et selon leurs mérites. Mais les plus forts servent de locomotives aux autres, parce que l’excellence est un jeu d’émulation sans fin. Une cuvée en chasse l’autre. Mais les cuvées qui se suivent ne dérogent point à une réputation bien établie : elles continuent de mériter leur appellation d’origine contrôlée.

De manière concrète, nous pouvons beaucoup contribuer à l’ancrage d’une culture de l’excellence dans notre pays. Nous y parviendrons en instituant, entre autres moyens, l’esprit d’une saine et constante compétition, dans tous les secteurs de la vie nationale. Avec la volonté de distinguer, d’honorer et de récompenser les meilleurs. Ils garniront utilement le palmarès de nos modèles, de nos références. A titre d’exemple, et pour illustrer notre propos, citons la presse, l’école et le secteur de l’invention et de l’innovation.

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En démocratie, la presse est l’un des secteurs professionnels les plus ouverts. On ne recrute pas les gens de presse selon les mêmes modalités que les animateurs des autres secteurs. Dans la presse, les niveaux sont fort différents, les talents des plus divers. La Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (HAAC) tiendrait utilement, pour la presse nationale, le levier de l’excellence, à travers un concours annuel. Il s’agira de distinguer les meilleurs, par rapport à leurs productions, par rapport à leur audience auprès du public. Sans oublier toutefois, les hommes de l’ombre. Ceux-là qui produisent nos grosses vedettes locales. Ceux-là qui les exposent au soleil de la notoriété et de la gloire.

Dans nos écoles, on pourrait bien ressusciter le concours général en l’adaptant aux réalités de notre pays. Le concours général met en compétition les meilleurs élèves des lycées de France. Il y a un esprit de saine émulation pour l’excellence dans le concours général. C’est si vrai que cette épreuve, malgré son grand âge, n’a pris la moindre ride.

Enfin, l’invention et l’innovation révèle le génie créateur qui sommeille en bien de nos compatriotes, des jeunes pour la plupart. Quand on n’offre pas à ce génie l’espace et les conditions d’une pleine expression et d’un plein accomplissement, c’est Mozart que l’on assassine. C’est un crime contre l’excellence.

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