Frasques de rois

Il n’y a pas si longtemps que les derniers royaumes qui essaiment le territoire du Dahomey ont existé. L’histoire du puissant royaume d’Abomey qui s’est éteint il y a à peine un siècle demeure encore vivace dans nos mémoires. On nous a contés au fil de nos années d’études les épopées des rois Guézo, Béhanzin, Toffa,kaba… D’eux, on ne retient que la bravoure, le patriotisme, la persévérance. Jamais on ne nous a parlés de rois opportunistes, friands d’argent, manipulateurs et surtout pyromanes aux propos incendiaires. Un siècle après, les choses n’ont changé. Le Bénin dispose d’un vrai Etat mais la tradition royale résiste à l’usure du temps. Mais hélas, la perversion est entrée dans le secteur. Par ci, des roitelets, par là des rois autoproclamés. Dans l’un ou dans l’autre cas, le mercantilisme est ambiant et les gardiens de la tradition ne le sont plus vraiment. Deux exemples viennent de projeter dans nos visages, les odeurs fétides d’une royauté en pleine déconfiture. Le premier exemple nous vient d’Abomey. Il est donné par le roi Houédogni Béhanzin. Il y a quelques jours, il s’est déplacé de son palais de Djimè avec toute sa cour pour se retrouver dans une ambassade où il a intronisé un toubab comme un prince. L’aberration crève l’œil. Qu’un roi se déplace de son palais pour une cérémonie d’intronisation, l’histoire du Danxomè n’en compte pas assez. Des ablutions et des rituels dans un endroit dénaturé, à mille lieues des vestiges du royaume, des sites oints par les divinités du royaume et des mânes des ancêtres. La désacralisation d’une telle cérémonie n’est plus à démontrer. Evidemment, le bénéficiaire n’en a cure de l’enjeu spirituel d’une telle cérémonie. Seul compte pour lui l’acte, le sacre bien médiatisé qui pourra servir de faire valoir pour des promotions futures. Le second exemple nous vient malheureusement d’Abomey. Le second monarque Dédjannagni Agoli-Agbo s’est lui, illustré à la Marina, à quelques encablures de l’ambassade où son frère « ennemi » de la royauté a fait sa mise en scène. Parti en féliciteur-laudateur du Chef d l’Etat qui l’a reçu en audience, il en est sorti en avocat-défenseur. Croyant bien le défendre, il s’en est pris aux syndicalistes qu’il qualifie de gens peu sérieux qui s’amusent et qu’il faudra qu’on discipline vite. Tout sauf des propos d’un sage, lancés sans grande précaution alors que les pourparlers étaient engagés et que le bout du tunnel était proche. Se parant des plumes de paon, le roi aux narines bouchées a simplement mis les pieds dans les plats et a exacerbé la position des syndicalistes. Au lieu de contribuer à la paix, le roi active le feu de l’intransigeance et de la haine. Il y a à peine un siècle, c’était eux les derniers remparts. Aujourd’hui, ils affichent les visages de souverains partiaux, friands des prébendes gouvernementales. Les temps ont changé, les rois aussi. Autres temps, autres mœurs, dit-on.

C’est un fait, bon nombre d’armées européennes ne sont pas prêtes à se lancer dans un conflit à haute intensité. Aujourd’hui, le manque de moyen se fait cruellement ressentir. Entre armement lourd et munitions, certains pays sont même dans des situations pour le moins très complexes… De plus en plus… Lire la suite

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