Gouvernance et gestion des finances publiques: la nécessité de faire la lumière sur les salaires politiques

Pendant que le salaire minimum interprofessionnel garanti (Smig) est à 31 625 Fcfa, le salaire d’un ministre, sans les indemnités et autres allocations, est de 1,7 million. D’après nos sources, le salaire du président de la république est de 17 millions environ et celui du médiateur de la république est de 2,6 million .

Publicité

Soit respectivement plus de 500 et 80 fois le Smig. D’autres sources proches du pouvoir rapportent que le traitement des présidents d’institutions, conseillers techniques, conseillers spéciaux de la présidence et des ministères, des directeurs de cabinet et de leurs adjoints n’est pas moins alléchant. Certains auraient le même traitement que les ministres. D’autres meilleur. Et voilà. A un moment où le relèvement du point indiciaire de tous les agents de la fonction publique est sujet de tension entre gouvernement et syndicats, il est opportun de mener à nouveau le débat sur les salaires politiques. Et ce, encore plus à une période où les rumeurs circulent sur la mauvaise santé des caisses de l’Etat. Le constat est sans équivoque. Les personnalités qui occupent les hautes fonctions politiques touchent un salaire que d’aucuns qualifient de mirobolants. Dans le même temps, le pouvoir d’achat du citoyen moyen se dégrade avec le coût de vie qui ne cesse d’aller crescendo. Dans ces conditions, le gouvernement de la refondation fera bon, pour lever toute équivoque, de rendre publics les salaires politiques. Il restera au peuple et aux spécialistes de juger leur nature comparativement aux ressources étatiques. Il y va également de la transparence dans la gestion des finances publiques. Si certains justifient les salaires des ministres, conseillers et autres au Benin proportionnels à leurs responsabilités, il convient également de voir l’écart entre ces derniers et le Smig. Il faut aussi établir le ratio entre les fonds publics engagés par l’Etat dans leur salaire et les ressources disponibles. Le gouvernement refuse de prendre le problème par l’autre bout en relevant le point indiciaire de tous les agents en grève avec comme impact l’augmentation du Smig. Boni Yayi et les siens doivent alors accepter que les salaires politiques fassent objet de débat. Qu’ils soient non seulement rendu publics, leur incidence sur le budget analysé et éventuellement revu à la baisse pour les rendre conformes aux ressources de l’Etat. Malheureusement, le constat est que le Bénin est un pays où « tout le monde » veut s’investir dans la politique. Ceux qui réclament aujourd’hui le relèvement de leur point indiciaire refusent d’aller sur ce terrain. Ils pourraient eux aussi se retrouver demain à l’un de ces postes politiques. L’un des pans de la refondation c’est la diminution du train de vie de l’Etat pour une gestion plus rigoureuse des finances publiques. Il faut pour son effectivité avoir le courage de faire la lumière sur les salaires politiques.

 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Publicité