L’an 1 d’Icc Services et Consorts: les victimes souffrent toujours le martyr

Bénin – Un an plus un jour après l’éclatement de l’affaire « Icc Services et Consorts », une observation du terrain laisse entrevoir que les choses n’ont pas évolué quant à la résolution du problème. Les épargnants, dans leur majorité, attendent de rentrer en possession de leur fonds. La lumière que réclame le peuple béninois est apparemment loin d’être faite…

La majeure partie des spoliés n’ont toujours pas été remboursées. La commission d’enquête mise sur pied n’a pas encore livré ses résultats. Les responsabilités des hauts cadres de la république dits impliquées dans l’affaire ne sont pas situées. Les «dépouillés» s’interrogent incessamment sur leur véritable sort. Les présumés coupables, qui se déclarent innocents attendent impatiemment pour le rétablissement de leur honneur. Guy Akplogan, Emile Tégbénou (les premiers responsables de Icc Services) et l’ex-procureur de la République Constant Amoussou continuent sans procès leur séjour en prison. Douze mois après l’éclatement de ce scandale socio-politico financier, les choses n’ont pas véritablement évolué quant à sa résolution. Si pour certaines petites structures de placement d’argent dénommées « consorts » des épargnants sont déjà entrés en possession de leur fond, pour la structure mère qu’est Icc Services ils continuent de prendre leur mal en patience. Cette affaire Icc services et Consorts est un scandale lié à des structures de placement d’argent taxées d’illégales qui ont promis à leur client des taux d’intérêt avoisinant 200% pour certains et plus pour d’autres. L’ « incapacité » pour certaines de ces structures à payer les épargnants, a accouché d’un scandale qui avait en son temps eu pour conséquence la fermeture de toutes les structures par l’Etat et la saisine des biens des dirigeants de Icc Services. C’est une cinquantaine de structures de placement qui avait engrangé environ 100 milliard de f Cfa. Cette affaire a été évoquée par tous les candidats dans la course pour la présidentielle de Mars dernier. L’actuel locataire de la Marina avait lui-même promis de s’atteler dès sa réélection au remboursement des fonds aux spoliés. Un peu plus de trois mois après sa reconduction, le débat est resté au statut quo. Et avec un président de la République pris actuellement entre le marteau des institutions de Breton Wood et l’enclume des syndicats, tourné vers la mise en exécution de sa politique de refondation, les victimes auront une raison de craindre leur sort. Ce qui est certain pour le moment c’est que le remboursement ne se fera pas avec l’argent du contribuable. De l’avis de certains observateurs, si pour les « Consorts » le dégât est moindre, au niveau de Icc Services l’équation se complique. Dans le cas échéant, la vente aux enchères d’une partie des biens des dirigeants saisis organisée par le comité de gestion de crise a donné le montant de deux cents cinquante six millions sept mille cinq francs (256007500 Fcfa). Même si les avoirs cédés aux enchères ne constituent qu’une partie de ceux saisis par les autorités, il faut reconnaitre que ce montant est dérisoire au regard de la cinquantaine de milliard de francs Cfa spoliés par Icc Service à elle seule. Les jours s’égrènent comme un chapelet. Avec elle s’étiole l’espoir des victimes qui sont pris entre résignation et amertume. Et avec toute la circonspection requise, on est tenté de croire que cette affaire est soumise au même sort que les autres qui ont éclaboussé Boni Yayi I. Cen-Sad. Machine agricole. Et Dangnivo. C’était le changement dira-t-on. Mais en attendant que Boni Yayi ne construise la fondation de la Refondation pour l’envoyer à l’assaut de la correction des erreurs du changement, les victimes du Scandale Icc Services et Consorts passe l’an un de l’éclatement de malheur à souffrir leur martyr. Et le souffriront sans doute encore.

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