Selon une étude de l’Ireep: l’argent n’a aucun effet sur le vote du citoyen béninois

Dans sa dynamique de mettre la recherche au service de l’amélioration des politiques publiques, l’Institut de Recherche Empirique en Economie Politique (IREEP) a initié une étude sur les impacts d’une campagne électorale exclusivement basée sur les projets de sociétés sur les comportements des électeurs au Benin. Elle a été restituée au public sous le thème: « Politiques Publiques et Elections : résultats d’une étude empirique menée pendant la présidentielle de 2011 au Bénin». C’était mercredi dernier dans la salle polyvalente du Palais des congrès de Cotonou.

«Il n’y a pas d’incompatibilité entre les stratégies de campagne, projet de société et succès électoral(…) L’argent n’a strictement aucun effet sur le vote, encore moins sur la participation électorale ». C’est en substance les conclusions de l’étude réalisée par l’Ireep pour mesurer les impacts d’une campagne électorale exclusivement basée sur les projets de société sur les comportements des électeurs au Benin. Mise en œuvre dans le cadre du projet « Politiques publiques et élections» de l’Ireep, cette étude a été réalisée pendant la campagne pour la présidentielle de Mars 2011. Pour Bally Sall, professeur à l’université Gaston Berger de St Louis et modérateur de la conférence, son objectif est de vérifier l’hypothèse selon laquelle dans le jeu démocratique africain la relation entre les dirigeants et le peuple est basée sur le clientélisme politique. Pour y parvenir l’Ireep a, pendant la campagne présidentielle de Mars 2011, formé et déployé sur le terrain des enquêteurs et activistes politiques qui ont mené une campagne électorale basée sur les projets de sociétés des candidats Boni Yayi, Adrien Houngbedji et Abdoulaye Bio Tchané. Ceux-ci ne devraient au cours de la campagne fait aucun cadeau aux populations des localités où ils ont été déployés. Leur méthode était la campagne participative. Elle est basée sur des échanges et discussions directs avec les populations sur le contenu des projets de sociétés des différents candidats choisis. C’est au total 120 enquêteurs et 4 superviseurs qui ont parcourus en tout 150 villages (soit 5 villages par communes) dans 30 communes à travers 11 sur les 12 départements que compte le Bénin. Pour Léonard Wantchékon, fondateur de l’Ireep et présentateur des résultats, les données collectées sur le terrain et traitées permettent d’affirmer que les électeurs qui ont reçu de l’argent auraient voté de la même façon s’ils n’en avaient pas reçu. Cela apporte une réponse négative à la question de savoir si l’argent permet de gagner le vote. Ce qui d’après sa présentation montre que la méthode de campagne participative est plus efficace que la campagne unidimensionnelle dont l’un des aspects est l’achat de vote. Selon les hypothèses de l’étude, le coût de la campagne pour la présidentielle de 2011 est de 15 milliard de Fcfa. Ce montant dépasse de loin le budget de la santé au Bénin. Ce qui montre l’intérêt de l’approche participative d’autant plus qu’ici l’argent n’est pas mis au cœur de la campagne. C’est devant un auditoire composé de professeurs d’université, de chercheurs, d’acteurs de la société civile d’étudiants que la présentation des résultats a été faite.

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