Rencontres gouvernement, syndicats et partenaires financiers: le procès sans équivoque des institutions de Bretton Woods

Bénin – Dans le cadre du bras de fer qui oppose le gouvernement du Bénin et les syndicats de son administration publique a eu lieu, hier mardi 11 Juillet, dans l’une des sales de réunion du ministère de l’économie et des finances une réunion tripartite entre le gouvernement, les centrales syndicales suivies de la Fésyntra-finances et les partenaires financiers, notamment le Fond monétaire international (Fmi) et la Banque mondiale.

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Selon des sources très proches des différentes parties, la rencontre a eu lieu dans une atmosphère de tension avec des syndicats ayant fait le procès des Partenaires techniques et financiers (Ptf). Même si pour des raisons de civilités les uns et les ont œuvré pour y faire régner une ambiance relativement bon enfant. C’est d’ailleurs, indique-t-on, aux tintamarres stridents des «vuvuzela» de la Fésyntra-finances que les partenaires financiers ont été accueillis. La délégation était composée de six représentants du FMI et d’un représentant de la Banque mondiale.

Côté gouvernement, il y avait le ministre du développement, celui de l’économie et des finances, et du travail et de la fonction publique. Il s’agit respectivement de Marcel de Souza, Adidjatou Mathys et Mémouna Kora Zaki. Le monde syndical y était constitué de l’Union nationale des syndicats des travailleurs du Bénin (Unstb), la Centrale des syndicats autonomes (Csa), la Confédération générale des travailleurs du Bénin (Cgtb), la Fédération des syndicats des travailleurs des finances (Fésyntra-finances), la Confédération des syndicats des travailleurs du Bénin (Cstb) et la Fesub. L’objectif pour les partenaires financiers est d’expliquer aux syndicalistes les contraintes économiques et financières qui empêchent le gouvernement de donner satisfaction à leurs revendications. Le relèvement du point indiciaire des agents de l’administration publique à 1,25. Pour les Ptf, l’obligation pour le gouvernement de maintenir la masse salariale à un plafond de 35% du budget s’inscrit dans la ligne d’un certains nombres d’objectifs. Ce sont, entre autres, l’accélération du produit intérieur brut (Pib) pour améliorer la réduction de la pauvreté, le maintien de l’inflation à un niveau acceptable et la préservation de la viabilité budgétaire. Il s’agit surtout, pour l’État, d’élargir l’assiette fiscale et d’assurer un bon fonctionnement des recettes douanières puis de parvenir à l’équilibre et à la cohérence entre dépenses de fonctionnement et dépenses d’investissements. Un inventaire de l’appui financier des deux bailleurs de fonds pour accompagner l’État béninois dans sa vision du développement, en 2010, s’évalue en une aide budgétaire de 56 milliards de F CFA. Leur assistance financière globale pour l’année en cours se chiffre à 112 milliards de F CFA.

A toutes ces énumérations, la réponse de la délégation syndicale apparait comme le procès de l’action des institutions de Bretton Woods au Bénin. Une opportunité pour vider leur amertume quant à la politique desdites institutions en Afrique, notamment au Bénin où soulignent, dans leur ensemble les représentants des partenaires sociaux, «le FMI et la Banque mondiale ont échoué». Pour nos syndicalistes remontés contre leur gouvernement et ses partenaires financiers, les États africains n’ont jamais eu réellement besoin de leur expertise pour assurer leur développement. «Beaucoup de nos cadres africains valent mieux que vos fonctionnaires qui viennent séjourner aux frais de la princesse dans des hôtels 5 étoiles de nos pays, sans aller voir le pays réel», leur auraient-ils assené. Ils affirment, par ailleurs, pour soutenir leur position, que l’aide budgétaire apportée en 2010 au Bénin par le FMI et la Banque mondiale aurait pu être fournie, ne serait-ce que, par trois opérateurs économique locaux. Les syndicalistes béninois sont allés plus loin en rappelant une opinion du président Kérékou qui qualifiaient déjà le FMI et la Banque mondiale de «sangsues».

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