2ème Semaine de la langue portugaise et de la culture brésilienne: les apports des langues africaines au cœur des échanges

Du 25 au 28 juillet, se tiennent à Cotonou, les manifestations entrant dans le cadre de la deuxième semaine de la langue portugaise et de la culture brésilienne. Après l’ouverture de cette cérémonie par l’ambassadeur du Brésil près le Bénin, Arnaldo Caiche d’Oliveira, à l’Isba au Champ de foire, s’en est suivie la conférence inaugurale sur le thème «les apports des langues africaines dans la formation du portugais brésilien».

Les langues africaines telles le fon, le yoruba le bantou, etc. ont exercé de multiples influences sur le portugais brésilien. C’est ce qu’a souligné Dr Yeda Antonio Pessoa de Castro, enseignante à l’université de l’Etat de Bahia, dans sa communication liminaire sur «les apports des langues africaines dans la formation du portugais brésilien». Ainsi, les mots fon «akla» et «abla» ont donné respectivement «aklara» et «abara». Des exemples des apports des langues africaines sont légions à en croire Dr Yeda Pessoa et constituent des influences motivées par la découverte des mines d’or au Brésil, la production du tabac notamment à Bahia, la présence du Chacha en provenance du Danhomey. En effet, pendant trois siècles, les Noirs africains ont été emmenés de l’Afrique vers l’Amérique pour servir d’esclavage dans les plantations et autres, d’où le commerce triangulaire et la traite négrière. L’implication d’une pareille chose est qu’à un moment donné, plus de 75% de la population brésilienne était constituée de Noirs africains.

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Evoquant les trois grandes familles qui ont créé la langue parlée au Brésil, elle cite la famille indo-européenne, la famille indigène des langues «tupi» et la famille Niger-Congo originaire d’Afrique sub-saharienne.

Pour finir, Yeda se réjouit de ce que la langue fongbé et d’autres langues d’Afrique peuvent être enseignées à Bahia.

Un programme riche et varié

Aider la jeune génération à s’imprégner des liens culturels historiques qui existent entre l’Afrique en général et le Bénin en particulier. Tel est l’objectif qui sous-tend l’initiative de la semaine de langue portugaise et de la culture brésilienne qui est à sa deuxième édition organisée en collaboration avec l’Université d’Abomey-Calavi.

«C’est une opportunité qui permet l’échange de connaissances sur les valeurs communes partagées par ces deux peuples frères, brésilien et béninois, et de dessiner des projets pour un meilleur avenir pour nous tous» a confié l’Ambassadeur du Brésil près le Bénin, Arnaldo Caiche d’Oliveira.

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Le public a droit suivant le programme établi à cet effet, à des conférences, des documentaires, des prestations d’artistes, etc. Après la conférence inaugurale de ce lundi, le public a eu droit à une table ronde hier au Département de philologie hispanique et civilisations afro-américaines à l’Uac sur le thème «les langues portugaises et les langues africaines : multiples influences et multiples identités». Elle a été animée par Dr Yeda Pessoa avec Dr Flavien Gbèdo. Une animation du groupe de Capoeira Ogun Eru et une projection du documentaire «Olga de Alaketu» s’en sont suivies dans l’après midi.

Ce jour, il est prévue une table ronde sur «la diaspora africaine et ses conséquences pour la formation des cultures du Brésil et du Bénin». Elle sera animée par le professeur Milton Guran accompagné de ses pairs Dr Elisée Soummoni et Alexis Adandé. Le groupe Bourian de Ouidah jouera par la suite, avant la clôture de la journée par la projection du film «Atlântico Nego : na rota dos Orixàs»

Les manifestations prendront fin demain jeudi avec le documentaire «Fala Tu», la conférence « les enfants de la diaspora : les noirs au Brésil aujourd’hui» du Professeur Milton Guran et le carnaval de Porto Novo.

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