Les cinq sortes de tata somba au Bénin

Les tata que l’on ne rencontre nulle part ailleurs que le long de la chaîne de l’Atacora sont construits par des peuples nommés : Batammariba (ce qui signifie « les bons maçons » dans leur langue : le ditammari). Ils sont originaires de la Haute Volta, l’actuel Burkina Faso. On les appelle Somba au Bénin et Tamberma au Togo. Hostiles à toutes formes de dominations, ils ont émigré par vagues successives entre le XVIe et le XVIIIe siècle pour s’installer dans le nord-ouest du Bénin et le nord-est du Togo. Il existe cinq sortes de tata au Bénin.

Le tata otammari (ou tata bètammaribè)

C’est le plus grand, le plus beau et le plus complexe. Comme presque tous les tata, il est composé d’un rez-de-chaussée et d’un étage. Pour y avoir accès, il faut traverser le rez-de-chaussée et passer par une entrée entre deux tourelles qui portent, l’une, une chambre et l’autre, un grenier.

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Ce tata possède trois terrasses : une petite à laquelle l’on a accès directement par une échelle (il s’agit du tronc d’un petit arbre, taillé tout le long à hauteurs égales pour permettre aux orteils de prendre appui et dont la partie supérieure est en forme de V), une deuxième en demi-cercle d’1,5 m de diamètre et une troisième beaucoup plus grande.

Des orifices dans le muret supérieur entre les tourelles permettaient de tirer des flèches sur les ennemis.

Le tata otammari était doté à l’origine de sept greniers et de trois chambres. Ceux d’aujourd’hui ne possèdent plus que deux greniers, le nombre de chambres restant inchangé.

Il est important de noter ici que le mot otammari vient de mma qui veut dire « bâtir » et de titanti qui signifie « banco » ou « pisé », « o » étant le radical, ce qui donne « homme constructeur de banco ».

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Le tata otchaou (le pluriel d’otchaou est bêtchabê)

La ville de Boukoumbé est peuplée par l’ethnie otchaou. A l’entrée du tata otchaou se trouve un arbre généalogique représenté par des traits tracés sur le mur. Chacun de ces traits représente un membre de la famille depuis l’origine des temps.

Ce tata possède trois terrasses : une petite à laquelle on a accès directement par une échelle en bois, une seconde qu’il faut traverser obligatoirement pour accéder à la troisième plus grande. L’étage est dallé, il comporte trois greniers et trois chambres. Celle de la grand-mère est au milieu de la grande terrasse. Un trou d’aération percé dans la dalle permet d’évacuer la chaleur que dégagent les animaux parqués au rez-de-chaussée la nuit.

Le tata otchaou est encore appelé par certains, tata otammari de type 2 ou tata boukoumbé parce qu’il ressemble beaucoup par sa structure au tata otammari décrit ci-dessus.

Le tata ossori (le pluriel d’ossori est bessoribè)

L’ethnie ossori est majoritaire à Natitingou, la plus grande ville du nord-ouest du Bénin.

Le tata ossori possède un rez-de-chaussée et un étage dont l’accès se fait par une échelle donnant directement sur une grande terrasse. Celle-ci est entourée de trois chambres et de quatre greniers.

Les tata otammari et ossori se rapprochent des tata tamberma du Togo.

Le tata tayaba

Les tayaba sont une ethnie vivant aux environs de Tanguiéta, l’une des villes de l’Atacora.

L’ascension sur l’étage de ce tata se fait de l’extérieur, à l’aide d’une échelle placée devant la porte du rez-de-chaussée. Le soir, quand tout le monde est monté, on l’enlève par mesure de sécurité.

A l’origine, lorsque l’on y montait, on accédait directement à une terrasse principale dotée de deux grandes chambres et d’un grenier ; puis une secondaire avec six chambres de tailles différentes.

Le tata tayaba actuel n’a que deux à trois chambres et deux greniers, tous situés à l’arrière-plan.

Le tata berba

L’ethnie berba se trouve à Matéri, une petite ville au-dessus de Tanguiéta.

Le tata berba est le seul qui ne possède pas d’étage. Une échelle permet de passer sur une passerelle fermée pour entrer dans une cour intérieure. Celle-ci, ronde, est entourée de sept cases à toit conique de différentes dimensions et de deux greniers. Deux autres cases plus grandes se situent à côté de la passerelle. Ils sont tous reliés entre eux par un mur de quatre mètres de hauteur.

Il est à noter que, malheureusement, les derniers tata berba du Bénin sont en ruine.

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