(Panique dans le rang des navires actuellement en rade) Le bateau italien attaqué sur les côtes béninoises par des pirates, le week-end dernier, défraye de plus en plus la polémique au plan international. Au Bénin, l’affaire crée également des inquiétudes dans le rang des navires actuellement en rade, pendant que les forces navales, de leur côté, continuent d’avouer leur impuissance par rapport aux actions nécessaires et urgentes à mener dans ce sens.
L’affaire fait déjà grand bruit dans le monde entier. Les pirates viennent de sévir sur les côtes béninoises en s’accaparant d’un navire italien, du nom de «Anema Ecor». D’après des sources proches des forces navales béninoises, l’attaque est survenue dans la nuit du samedi 23 au dimanche 24 juillet dernier. L’opération s’est déroulée à peine à 10.000 marins, soit à 23 km des côtes béninoises. Les pirates qui en sont les auteurs seraient des éléments du groupement armé, Mind, du Nigeria. Ils se seraient accaparés dudit navire grâce à des armes lourdes qu’ils avaient à leur portée. Des mitraillettes, dit-on. Alertées, les forces navales béninoises, ont automatiquement recommandé à l’équipage de ce navire de se rapprocher davantage de la côte, mais il aurait préféré remonter sur la haute mer, suivant les instructions «fermes » de son armateur. Les pirates étant déjà à bord, ont sans doute coupé toutes les installations de communication avec l’extérieur; ce qui fait qu’aucune liaison n’a pu être possible ces dernières 48 heures avec les forces navales béninoises. Mais, elles continuent de veiller au grain, et obtiennent quelques bribes d’informations en provenance d’un Centre européen de sécurité maritime, grâce à une liaison satellitaire. Jusqu’à hier dans la matinée, le navire attaqué se retrouverait à 185 kilomètres des côtes béninoises, certainement avec les pirates en question.
La panique se serait généralisée actuellement au sein des équipages des autres navires proches ou en rade sur les côtes béninoises au point où certaines compagnies maritimes seraient en train d’étudier, en ce moment, la possibilité de les délocaliser vers le Port de Lomé. Les forces navales ont entre autres, pris l’initiative de demander à tous ces navires de rentrer dans les eaux territoriales, pour être accessibles aux vedettes. Certains l’ont déjà fait, mais d’autres, non. Ces vedettes permettent depuis peu d’organiser des patrouilles permanentes.
Une dizaine d’attaques déjà déjouées en juillet
Selon les informations reçues, une dizaine d’attaques de pirates auraient pu se produire dans le seul mois de juillet si les forces navales béninoises ne les avaient pas déjouées dans leur grande majorité. Reste que les difficultés sont encore nombreuses. Pendant que des pays de la sous-région continuent de prendre toutes les dispositions pour rendre plus opérationnelles, leurs forces navales respectives, le Bénin est encore à la traîne. Le matériel disponible est soumis à rude épreuve, allusion ici aux deux vedettes tantôt citées, offertes par les américains et qui seraient sur-utilisées depuis l’éclatement de cette affaire. Quant aux navires indiqués dans ces genres d’opération, appelés patrouilleurs, le seul encore disponible est toujours en réparation.D’autres bateaux patrouilleurs commandés par le gouvernement seraient actuellement en construction quelque part dans le monde. On évoque également le cas de deux navires patrouilleurs offerts au Bénin par la Chine, et qui ne sont pas utilisés à ce jour, pour des raisons non précisées. Si de plus en plus, les pirates lorgnent du côté des côtes béninoises, c’est parce que le Nigéria voisin a pris de sérieuses mesures dans la lutte qu’il mène contre eux. C’est ainsi, que deux bateaux fortement équipés patrouillent désormais dans les eaux nigérianes, 24 heures sur 24. Le Bénin est alors en train de devenir la terre fertile des pirates qui pourraient sévir davantage si des mesures attendues depuis longtemps pour mieux les combattre ne sont pas finalement prises à temps.