Si auparavant ils affichaient une attitude beaucoup plus passive dans les mouvements de grève alors organisés par la Fésyntra-Finances, les douaniers béninois viennent de passer à l’offensive, depuis hier, en désertant presque tous, leurs diverses unités.
Le nouveau mouvement de grève lancé par la Fédération des syndicats des travailleurs des finances (Fesyntra-Finances) emporte désormais l’adhésion des douaniers béninois. Ils ne veulent plus soutenir simplement la grève sous la bannière de leur propre syndicat, membre de la Fesyntra-Finances, selon des sources internes à la douane béninoise. Depuis hier, en tout cas, où la grève est en vigueur, tous les services de la douane béninoise tournent au ralenti. Qu’il s’agisse des agences installées au Port de Cotonou, à l’aéroport, au niveau des frontières et ailleurs, les administrations en cause ont très peu tourné, toute la journée d’hier.
De nombreux clients ont attendu en vain d’être servis et se seraient retournés, très en colère chez eux. A la direction générale de la douane, à Cotonou, les bureaux étaient également déserts pour la plupart, en dehors de quelques rares agents qui s’y trouvaient.
En entrant de plein pied dans la nouvelle ère des grèves au ministère des finances et de l’économie, les agents de douane béninoise afficheraient une «détermination sans faille» dans leur soutien au nouveau combat qu’entreprend Laurent Mètôgnon et les autres responsables syndicaux. D’autres informations reçues rapportent également qu’ils auraient également décidé d’exprimer ainsi leur mécontentement, à la suite d’un contrat récemment signé entre le gouvernement et une grande société de la place pour la gestion d’une bonne partie du contrôle des marchandises qui sortent et entrent dans le pays. Le président Boni Yayi aurait pesé de tout son poids pour que ce marché soit accordé à la société en question, arrachant ainsi «une grosse vache à lait » dit-on, aux douaniers béninois. Leur boutade, sous le couvert de cette grève, tirerait sa vraie source de cette affaire, selon d’autres indiscrétions. Reste que cette nouvelle grève hebdomadaire de la Fesyntra-Finances, pour laquelle, les agents de la douane prennent apparemment une part active, pourrait s’avérer plus catastrophique pour l’économie béninoise. Déjà qu’un communiqué du ministère de l’économie et des finances annonce le retard probable du payement des salaires du mois en cours, il faut encore craindre le pire face à cette nouvelle donne.
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