Près d’une décennie dans les hautes sphères du football béninois et africain: la douce descente aux enfers du taulard

Après les différents soupçons de malversations, sa contestation sur le plan national et international et les résistances répétées pour repousser son départ du milieu de football béninois, l’ex président de la Fédération béninoise de Football (Fbf), Moucharafou Anjorin a été enfin écroué lundi dernier, à la prison civile de Cotonou. Est-ce les prémices de la fin d’un règne?

Les contestations et controverses des sept derniers mois ont eu raison du «demi dieu» du football béninois, Anjorin Moucharafou. Depuis lundi dernier, il séjourne à la prison civile de Cotonou. La principale raison de sa mise sous mandat de dépôt est le vieux dossier de sponsoring du football national par un opérateur de téléphone mobile de la place. Mais le précipice qui a englouti l’ex-président de la Fédération béninoise de Football, a été son propre œuvre. Le public sportif se souvient de ses basses manoeuvre pour bouter hors du microcosme du football national, l’ex-président Martin Adjagodo et de tous les chantages dont-il a usé pour intimider les autorités, ses collaborateurs et tout le peuple béninois à chaque fois qu’il a senti son règne vaciller. Ses prises de position unilatérales et sa gestion solitaire des affaires du sport roi, ont plus d’une fois divisé la famille du football au Bénin et à l’international. Il est de notoriété publique qu’il n’a jamais présenté de rapport financier en fin d’exercice pourtant réclamé par bon nombre d’acteurs de ce sport. Les clauses du contrat signé avec l’actuel équipementier des sélections nationales sont gardées secrètes et les amoureux de cuir rond ont constaté avec désolation, un manque d’équipements pour les Ecureuils. Pour preuve, un des joueurs de l’équipe nationale n’a pas supporté que ses coéquipiers s’habillent de divers vêtements, lors de leur regroupement avant le match retour Bénin/Côte-d’Ivoire. Ses déclarations et ses agissements ont souvent heurté des sensibilités. Les fonds alloués à chaque pays qualifié pour les compétitions africaines n’ont jamais été révélés au public béninois ni comment ils sont gérés. On peut donc comprendre les exigences des joueurs à chaque fois que l’équipe nationale se qualifie à une phase finale de la Coupe d’Afrique des Nations. Ces joueurs sont sûrement au parfum de ce qui se passe, mieux que quiconque, concernant la gestion des fonds envoyés à la Fédération. Personne ne déniera la paternité des quatre dernières crises à l’ex-président de la Fbf. Les différentes incertitudes que présente la gestion du football béninois depuis son accession à la tête de la fédération ont, peu à peu, détérioré l’atmosphère du cuir rond au Bénin. Et depuis le 20 décembre 2010, jusqu’à ce jour, le monde du football béninois s’est révolté contre la manière dont estt gérée cette discipline. Anjorin Moucharaf a trop fait valoir sa personne à tel point que tout le monde a fini pas être agacé, même hors des frontières du Bénin.

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Controversé à l’international

Loin d’être prophète chez soi, le «tout-puissant» ex-président de la Fédération béninoise de Football ne fait pas l’unanimité au niveau de ses pairs d’Afrique encore moins au plan mondial. Le 23 février dernier, à Khartoum au Soudan, lors de la 33ème assemblée générale de la Confédération Africaine de Football (Caf), Anjorin Moucharafou a essuyé une lourde déculottée devant le Ghanéen Kwesi Nyantakyi en recueillant 19 voix seulement contre trente quatre (34). Ce qui fait de Kwesi Nyantakyi, l’actuel représentant de la zone Ouest B à la Caf. Il aimait toujours se considérer comme «fils spirituel» de Issa Ayatou, l’actuel président de la Caf, aussi critiqué actuellement. Mais ce dernier n’a rien pu faire pour lui garantir le poste de président de l’Union des Fédération Ouest Africaine de football (Ufoa). L’ex-président de la Fédération togolaise de Football, Tata Avlessi, l’a même décrié récemment à l’occasion d’un entretien accordé à une de nos chaînes de radio privée. Des à lui confrères des autres continents ne l’apprécient pas. Sa dernière prise de parole à Zurich, lors de la réélection du président de la FIFA, a exacerbé plus d’un. Rien qu’à le voir s’égosiller sur la tribune, beaucoup de personnalités présentes à cette assemblée générale élective ont été choquées.

Il s’est donc donné le temps de creuser un fossé autour de lui-même. Plus d’une fois, il a eu la possibilité de s’en sortir mais s’est accroché obstinément à son poste de président. Si la justice a mis du temps pour décider de sa mise au frais, le public sportif béninois espère que toute la lumière sera faite sur ce dossier afin que d’autres personnes impliquées aillent rendre compte à la justice.

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