POLITIQUE DE CONQUETE DU POUVOIR: la mouvance présidentielle en mauvaise posture

(Déjà des grincements de dents) La politique de «diviser pour régner» n’a pas toujours souri au chef de l’Etat. Et pourtant, l’hôte du palais de la Marina ne semble pas retenir la leçon. A travers sa politique de «la main-tendue», Boni Yayi, a réussi à introduire une fissure dans le rang de la plus grande coalition de l’opposition regroupée au sein de l’Union fait la Nation. Enfin, dira –t-on, car le premier quinquennat de Yayi, y a été consacré, sans succès.

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Le chef de l’Etat a sûrement réussi à dénicher la Renaissance du Bénin (Rb) qui est une composante non moins importe de cette coalition. Il a aussi profité des démissions du Secrétaire général et du Directeur de cabinet du Parti du renouveau démocratique (Prd) de son plus farouche adversaire à l’élection présidentielle de mars 2011, Adrien Houngbédji. Cette ligne stratégique de conquête et de maintien au pouvoir a toujours fait des mécontents dans le rang de la mouvance présidentielle et entraîné certains départs des Forces Cauris pour un Bénin émergeant (Fcbe) lors du premier mandat de son chef. Dans cette stratégie, les militants des premières heures sont relégués au second rang ou sont contraints, dans le meilleur des cas, au partage du butin avec les ouvriers de la vingt-cinquième heure, sinon avec des adversaires politiques reconvertis.

Au cours de son premier mandat, le chef de l’Etat a été victime de cette politique, qui a entraîné la formation du groupe G13 dont les membres reprochaient à Boni Yayi de s’être entouré de menteurs et d’opportunistes. La mouvance présidentielle était donc divisée du moins émiettée et la majorité parlementaire a changé de camp. L’opposition est devenue majoritaire au cours de ce mandat. Ce qui a remis en cause la réélection de Boni Yayi, qui était emballé dans les draps des scandales financiers qui pendaient au cou du régime. La campagne d’intoxication menée contre les ténors de la classe politique au cours de ce premier quinquennat, a aussi consolidé les grandes formations de l’opposition, qui ont décidé de s’unir pour ne pas périr. C’est pourquoi, il est difficile, voire impossible, de croire que Boni Yayi puisse renouer avec cette politique de conquête qui ignore la gestion des acquis. Pourtant c’est le cas, et des signes annoncent les prémices d’une division de la mouvance présidentielle.

Œuvrer pour la destruction à tout prix des forces de l’opposition est bien un jeu dangereux. Les écarts de langage nés des retrouvailles entre Rosine Soglo et Candide Azannaï à l’hémicycle, les grognes silencieuses dans le rang de certains hommes politiques proches du pouvoir doivent faire renoncer à Yayi cet machiavélisme inutile. Déjà des coulisses, certains députés de la mouvance présidentielle désavouent leur leader à voix basse. Des départs sont imminents. S’il est vrai que le chef de l’Etat est à son second et dernier mandat, il n’est pas moins vrai que la perte de la majorité présidentielle mettrait à rude épreuve la refondation et ses nombreuses réformes, notamment le projet de loi portant révision de la Constitution qui tient tant à cœur à Boni Yayi et à son président de l’Assemblée nationale.

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