Retournement dans l’Affaire DSK : le procès perdu de Nafissatou Diallo ?

Un destin brisé. Un rêve anéanti. Un vrai gâchis. Voilà ce qu’évoquait, il y a peu encore, la rocambolesque péripétie de Dominique Strauss Kahn. La faute à une libido irréfragable, avait-on pensé. Les images venues d’outre-Atlantique n’ont laissé aucune place à la présomption d’innocence. Les commentaires d’ici et d’ailleurs non plus. Et voilà que, quelques semaines d’enquête plus tard, il semble poindre comme une probabilité d’effondrement du dossier d’accusation. Mise à jour par l’équipe du procureur lui-même. La faute cette fois à la présumée victime Nafissatou Diallo. Passée désormais du statut de gentille petite fille pauvre, abusée par le richissime directeur du Fonds Monétaire International (FMI) à la piteuse image de la mythomane intéressée et cupide.

L’Affaire DSK est à présent terminée. Que ce soit lors de l’audience prévue pour le 18 juillet ou à l’occasion d’un éventuel procès, il est devenu plus qu’improbable que l’ancien directeur du FMI soit reconnu coupable du viol de la jeune femme de chambre qui, en l’accusant a bien failli briser son destin. En effet, la remise en cause de la crédibilité de Nafissatou Diallo vient tirer Dominique Strauss Kahn de la bien mauvaise passe dans laquelle l’avait entrainé une « partie de jambes en l’air ». Il est bien vrai que de rares éléments déconcertants apparaissaient déjà dans le dossier. Comme cette incongrue accusation de relation sexuelle non consentie par fellation. Ou encore la négation par la jeune femme de chambre de la connaissance antérieure de l’identité de son « agresseur », alors que des photos des hautes personnalités de passage au Sofitel de New York sont systématiquement diffusées à l’intention du personnel de service. Enfin, l’improbabilité du délit de fuite dont le procureur avait soupçonné DSK. Ajouté à cela les nouveaux éléments apparus dans l’enquête, les craintes de voir ce dernier écoper des lourdes peines de prison qui lui pendaient déjà par-dessus la tête comme une épée de Damoclès, s’envolent sans détour.

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En effet, il est désormais établi que la gentille et fragile Nafissatou Diallo n’est pas vraiment celle qu’elle disait être. Pour commencer, elle aurait obtenu son droit d’asile en donnant des informations mensongères faisant état de la mort de son premier mari en prison et de viol collectif dont elle aurait été victime en Guinée. Ensuite sur sa vie aux Etats-Unis : elle aurait menti sur sa déclaration d’impôts, déclarant la fille d’une de ses amies pour toucher plus d’allocations. Elle aurait également caché l’existence de son second mari à la justice lors de l’enquête préliminaire. Sans doute parce que l’homme était en prison pour cause de trafic de drogue. Ce même homme à qui il est démontré formellement qu’elle a téléphoné le lendemain même de l’agression sexuelle dont elle dit avoir été victime pour lui faire part du bénéfice qu’elle pourrait tirer de l’affaire. Enfin, sur son emploi du temps le jour du « viol ». Elle aurait nettoyé une autre suite après celle de DSK avant de se décider à ébruiter l’affaire. Trop de mensonges qui désormais, plutôt que d’orienter les recherches des enquêteurs vers le présumé coupable, la mettent elle, sa vie et celle de ses proches en ligne de mire. Avec chaque jour leur lot de découvertes ruineuses… pour son image.

Aussi, quoi qu’il se soit passé dans la chambre de l’ancien DG du FMI, il n’existe plus le moindre espoir pour Nafissatou Diallo de convaincre le jury populaire de sa bonne foi et de la culpabilité de Dominique Strauss Kahn. Il suffit en effet qu’un seul des membres de ce jury ait des doutes sérieux sur les événements pour que l’accusé soit relaxé. Or, dans les circonstances actuelles, il est évident que des doutes, c’est ce qui doit proliférer le plus sur les déclarations de la jeune femme de chambre guinéenne. Une dérision. Pour l’image de la femme et pour l’image des féministes. Pour l’image déjà pas très flatteuse des femmes de chambre à travers le petit monde étatsunien. Pour la presse partie très vite chanter le requiem de DSK. Et pauvre Nafissatou ! Qui peut démontrer maintenant qu’elle n’est pas victime, en partie au moins, d’un autre montage ? Qui peut donc garantir que les éléments venus la discréditer comme cet argent sur son compte bancaire, ne font pas partie d’une autre orchestration machiavélique ? Rien n’est moins sûr. Tout ce que je peux désormais certifier, c’est que Dominique Strauss Kahn et Nafissatou Diallo peuvent chacun commencer à préparer leurs valises. L’un pour retrouver les rêves de grandeur qui en France semblent n’avoir pas totalement été désagrégés, et l’autre pour atterrir, sans doute expulsée, dans les misères guinéennes auxquelles elle aura réussi à se soustraire jusqu’à ce que son chemin croise celui d’un certain Domi-nique très très fort.

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