Roufaï Raimi Amadou, successeur de Houngbédji ?

Bénin – Un expert comptable à la tête du Prd ? Constitutionnellement forclos pour la prochaine élection présidentielle, fragilisé par les départs de trois de ses plus proches collaborateurs, le président du Prd Me Adrien Houngbédji envisagerait de passer la main. Selon certaines sources proches de lui, son choix serait porté sur Roufaï Raimi Amadou, président du conseil d’administration du cabinet Deloitte.

Le président Adrien Houngbédji amorce la phase descendante de sa carrière politique. Depuis la présidentielle du 13 mars, la dernière de sa tumultueuse carrière politique truffée de tribulations, le leader des Tchoko-Tchoko a compris que l’heure de la retraite politique a sonné. Il veut donc quitter les choses avant que les choses ne le quittent. Aussi envisage-t-il de laisser le parti en main sûre. Et même si officiellement, la question de la succession n’est débattue ni par les structures du parti, ni par le bureau politique, elle est préoccupante pour le président Houngbédji et susurrée dans son « entourage immédiat ». En faite de succession, c’est le leader du Tchoko-Tchoko qui conduit secrètement ce dossier. Selon nos sources, c’est lui-même qui négocie avec celui qu’il aurait trouvé comme son successeur. Et qui est-il ce dernier ? Si rien ne change le prochain président du Prd pourrait s’appeler Roufaï Raimi Amadou, plus connu sous le diminutif de « Rouf ». Expert comptable, il est le président du Conseil du cabinet international d’audit Deloitte & Touche France qu’il a intégré depuis 1976 après de brillantes études. Agé de 62 ans, Yorouba natif de Porto-Novo, il a passé une bonne partie de sa vie en France où il est un exemple de la réussite de la diaspora noire. Ses proches et ses collaborateurs racontent « un homme doué d’une grande intelligence mais toujours humble et prêt à rendre service ».

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Deal politique

Les relations entre Houngbédji et Rouf sont vieilles de plusieurs années. Les deux hommes se sont connus depuis les années 80 et ne manquent pas de se rencontrer de temps en temps quand Houngbédji descend à Paris. Selon même des indiscrétions, il fait partie des « bras financiers » du parti. Un des récents dissidents du parti qui soutenait la thèse que le Prd a voulu aussi entrer dans le gouvernement de Yayi, affirmait que c’est lui qui serait proposé par Houngbédji afin de briguer le précieux maroquin de l’économie et des finances. Mais Rouf part avec un handicap sérieux, peu connu à Porto-Novo et surtout des militants du parti, il pourrait être contesté et sa légitimité remise en cause. On raconte sa difficulté à parler le Goun et même le Yorouba sa langue maternelle. Mieux, et c’est ce que déplorent déjà certains militants triés qui ont cette information, pourquoi choisir comme président du Prd un homme qui est à 8 ans du terme constitutionnelle pour se présenter à une élection présidentielle. Tout calcul bien fait, Rouf ne peut se présenter qu’à une seule élection présidentielle, celle de 2016. Alors à quoi bon de choisir un tel candidat qui n’a jamais fait la politique et qui baragouine à peine dans les dialectes populaires à Porto-Novo ? Un autre atout de l’homme pèse lourd dans la balance. Bourgeois à la fortune colossale, Rouf aurait eu un deal avec Me Adrien Houngbédji afin que celui-ci lui cède le parti moyennant de l’argent. Des milliards seraient en jeu. De quoi essuyer les larmes à un homme qui a couru désespéramment derrière le pouvoir pendant plus de 20ans.

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