Esplanade du stade de l’amitié: le déguerpissement «non négociable» selon l’Ogsb

(Dernier délai : ce vendredi, les exploitants implorent la clémence du Chef de l’Etat) Le déguerpissement de certains promoteurs de bars, restaurants, boutiques et autres de l’esplanade du stade de l’amitié de Kouhounou se fera contre vents et marrées, suivant des instructions fermes qu’auraient données le Chef de l’Etat. La visite du Pape Benoit XVI au Bénin en novembre prochain serait la principale cause. Le délai de vigueur arrive à terme ce vendredi, semant ainsi la panique au sein des occupants qui implorent le gouvernement à revoir sa position.

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L’Office de gestion des stades du Bénin (Ogsb) reste ferme sur sa position. « Le déguerpissement de certains occupants de l’esplanade n’est pas négociable » aurait martelé hier Jacques Suanon, directeur général de cette structure. C’était à l’occasion d’une réunion de crise qu’il a convoquée d’urgence avec les promoteurs de bars, buvettes et autres installations qui sont ici concernés. Il a dû réunir tout son staff pour la circonstance. « Nous avons reçu l’ordre formel de faire déguerpir ceux parmi vous qui n’ont aucune autorisation et qui se sont anarchiquement installés» aurait affirmé avec insistance Jacques Suanon, évoquant aussi la raison principale. Elle est liée en effet à la visite au Bénin du Pape Benoît XVI, en novembre prochain. Pour les autorités de l’Ogsb, c’est un évènement majeur qui s’annonce dans le pays, et le stade de l’amitié qui est appelé à accueillir le souverain pontife lors de son séjour doit commencer par faire sa toilette. Les encombrements observés çà et là, les baraquements qui se prolifèrent sur l’esplanade ne devraient plus poursuivre donc. «Ce jour-là, ce ne sera pas seulement la sécurité du stade qui sera prise en compte, mais également son image » souligne un responsable de cette structure. Ce vendredi est le dernier jour proposé auxdits occupants pour vider les lieux. Ils sont une dizaine qui seraient concernés. Si certains s’y sont installés sous couverture d’un contrat signé en bonne et due forme avec l’Ogsb, ce dernier parle de la raison d’Etat dans l’opération actuelle et estime que chacun d’eux doit s’y conformer. Une précision de taille cependant. «Nous ne les chassons pas, ils pourraient revenir sur les lieux après le départ du Pape, bien évidemment dans des conditions régulières » indique-t-on à l’office. Cette assurance leur aurait été faite hier à la réunion de crise. On parle également d’un projet de construction de galerie marchande sur l’esplanade dont la concrétisation dans les mois à venir devrait offrir une image plus reluisante à cet espace commercial de Cotonou.

Déjà deux sit-in de protestation dans leur rang. Les occupants concernés dans ce dossier n’auraient pas manqué d’exprimer leur indignation hier aux autorités de l’Ogsb, comme ils l’ont déjà fait ces derniers jours au ministre de tutelle lors de ses descentes sur le terrain. Ils s’étonnent surtout de ce qu’on leur parle de déguerpissement « non négociable», en ce sens que dans leur rang, nombreux sont sous contrat sur les lieux. Avec des loyers mensuels allant de 75000 à plus de 100.000 fCfa. Amoussou, Christian H. comme Alabi Thierry fustigent également le fait qu’ils n’ont pas été très tôt avertis de cette opération et se soucient de ce que deviendront leurs affaires et les nombreux employés qu’ils ont en charge. « Nous sommes vraiment choqués par ce qui nous arrive, nous ne sommes pas contre la visite du Pape au Bénin, loin de là, mais que l’Etat veille également à privilégier nos intérêts au lieu de nous traiter de la sorte » clame un autre exploitant qui affirme avoir investi des millions de francs Cfa dans la promotion de sa buvette du coin. « Sous prétexte de la raison d’Etat, on peut cacher beaucoup de choses, mais avant la raison d’Etat, il y a également l’état de droit » dit un autre occupant, qui au nom de ses collègues, souhaite que l’Etat revoie sa position, tout au moins en prolongeant le délai de déguerpissement de quelques jours complémentaires.

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