Remaniement technique du gouvernement: Yayi envoie Gbèdo à l’épreuve de la parole

Bénin – Par décret N° 2011- 500, le Chef de l‘Etat a procédé hier à un remaniement technique de son gouvernement. Pas grand-chose à se mettre sous les dents, le Président Boni Yayi a simplement choisi de retoucher certains portefeuilles ministériels. Ainsi, le ministre de l’intérieur et de la sécurité Dègla prend en plus de ses attributions celles « des cultes » anciennement dévolues au ministre Safiatou Bassabi Issifou chargée des relations avec les institutions.

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Autre ministre  qui gagne en responsabilité c’est Marie Elise Gbèdo qui, en plus de son portefeuille de ministre de la justice, de la législation et des droits de l’homme prend les charges combien éprouvantes de porte parole du gouvernement dont se chargeait depuis le 27 Mai Jean Michel Abimbola, ministre de l’économie maritime, des transports maritimes et de l’infrastructure portuaire.  Si on peut se réjouir de cette nouvelle « promotion » de « l’amazone candidate » qui doit faire honneur à tous les défenseurs de la cause féministe, si on peut s’enorgueillir que pour une première fois depuis 1990, la voie du gouvernement sera féminine,  on doit s’interroger sur les vraies mobiles de cette promotion gouvernementale et avoir une posture prudente. Certes, il n’y a pas à s’inquiéter de la capacité intellectuelle de la nouvelle porte-parole. Avocate chevronnée, tribun très adulé, elle a le verbe facile et peut bien faire le boulot. Mais, cette promotion, n’oublions-pas, intervient à quelques jours d’une bourde du garde des sceaux. En présence tout récemment du Président de la Cour suprême Ousmane Batoko, elle n’a pas hésité à attaquer la précarité de la fonction ministérielle sous le Président Yayi.  «(…) comme les ministres ne font que onze mois dans le gouvernement… », avait-elle stigmatisé dans une déclaration. La bombe lancée n’a pas manqué de déranger à la Marina où le Chef de l’Etat n’aurait pas trop bien apprécié cette déclaration. C’est donc paradoxal que ce soit celle-là qui devient la nouvelle porte parole du gouvernement. N’est-ce pas un piège  pour l’envoyer à l’épreuve afin de la discréditer après ? « Comme tu sais parler, va parler maintenant », s’est-on ruminé à voix basse dans l’entourage présidentielle. Car, le poste de porte-parole du gouvernement ne s’embarrasse pas de déclarations tapageuses pleines de fiel, des propos d’humeur d’irascibles aux nerfs à fleur de peau ou des battages de professionnels politicards en quête de séduction de l’audimat comme Gbèdo. Ce poste demande circonspection et pondération. Candide Azannaï et Gérard Kouassi en savent quelque chose. Malgré leurs talents, ils n’ont pu durer à ce poste pour avoir commis de petites erreurs de communication. L’avocate pourra-t-elle résister à ces pièges ? Au regard de cette grille rétrospective dans la fonction, on se demande si Gbèdo n’a pas été piégée par Yayi ?

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