A peine 48 heures après les « menaces » du Chef de l’Etat que les syndicats des travailleurs de l’administration publique sont montés au créneau pour fustiger les propos qu’il a tenus. Après la Fédération des travailleurs des finances (Fésyntra-finance) le mercredi 13 Juillet dernier, hier jeudi ce fut le tour de la Coalition des syndicats de l’administration publique (Cosynap) d’entrer dans la danse. Au cours d’une conférence de presse qu’elle a donnée, la Cosynap a exprimé son désaveu et son amertume quant à l’implication par le président de la république des forces armées dans la gestion de la crise qui l’oppose aux syndicats. Selon Raymond Zoumatoun, membre dudit syndicat et conférencier du jour, la mesure prise par le Chef de l’Etat vise simplement à réduire le peuple au silence et à ranger au placard les libertés démocratiques chèrement acquises lors des assises de la conférence nationale des forces vives de la nation de Février 1990, en particulier la liberté syndicale et le droit de grève. La radiation collective des grévistes a, a-t-il ajouté, dans un passé très récent lamentablement échoué dans le secteur des douanes et de la santé. Pour lui, les agents de l’Etat sont régis par des textes et leur exclusion de la fonction publique obéit à des procédures légales précises dont le mobil essentiel doit reposer sur une faute professionnelle. Or, la grève n’a jamais été reconnue comme une faute, c’est plutôt un droit fondamental dont il faut jouir. Tout en attirant l’attention de ses collègues sur la gravité de la situation, Il a lancé un appel aux forces de l’ordre à qui « la Cosynap demande de ne point céder aux pressions d’un pouvoir en panne d’inspiration qui cherche à faire taire à tout prix ses fils par la force ». Déjà au lendemain de la rencontre de Boni Yayi avec le haut commandement de l’armée du mardi 12 dernier, la Fésyntra-finances s’était prononcée sur la décision du Chef de l’Etat lors d’une assemblée générale tenue à la direction des impôts. Les agents de l’administration des finances à leur tour n’entendent pas lâcher du leste et confirment leur mouvement de grève prévu pour le mardi 19 Juillet prochain.