A quand l’hypothétique pétrole béninois?

(Le défilé des sociétés étrangères se poursuit à la présidence) Pour une énième fois, une nouvelle société étrangère est allée récemment vanter au Chef de l’Etat, son expertise dans la prospection des sous-sols africains, pour en ressortir les mânes pétrolières qui s’y cachent. Boni Yayi en aurait été séduit, nourrissant sans doute l’espoir que l’or noir jaillirait d’un jour à l’autre dans son pays. Mais l’attente parait de plus en en plus longue.

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Pendant que le Bénin continue de se noyer dans les multiples illusions sur l’éventualité d’un gisement pétrolier dans ses sous sols, le Ghana s’en égaye déjà. Le pays de Jerry Rawlings n’est plus à la même étape des rêveries sans lendemain. Le concret y est. Le pétrole ghanéen est depuis quelques mois une réalité à la satisfaction générale de tous ses fils. L’économie locale en sortira plus grandissante. Les Béninois, par contre, devraient encore beaucoup attendre, en dépit des «gesticulations » qui s’observent au sommet de l’Etat, laissant croire que le bonheur est proche. L’audience accordée mercredi dernier par le Chef de l’Etat à une délégation de la société «Helios Oil an Gas» en est une de plus depuis qu’il a pris le pouvoir en 2006. En décidant, dit-on, d’aller exprimer leur intention au Président de la république d’investir dans le pétrole et les mines au Bénin, le Pdg de cette société et ses collaborateurs qui l’accompagnent ignorent sans doute, qu’ils drainent derrière assez de prédécesseurs dont on n’a plus jamais revu les traces. Avant eux, en effet, le Bénin a vu défiler d’autres sociétés du genre depuis des décennies, mais qui n’ont pas pu étancher la soif des béninois. Quelques essais et autres travaux de prospection…. et après, plus rien. Rien et rien à ce jour. Ces sociétés n’avaient-elles pas les meilleures technologies de recherches? Pourquoi, se replient-elles toutes sans crier gars? On se rappelle encore de cette image à la télé montrant l’ex-ministre des mines, Bartlémy Kassa, exhibant au Chef de l’Etat, un flacon d’échantillon de l’hypothétique pétrole béninois dont on parle tant. Un flacon, en attendant des tonnes de barils, ou encore des tankers à faire parader sur les côtes béninoises. L’histoire lointaine du site frontalier d’off-shore entre le Bénin et le Nigéria qui s’est assombri définitivement par la suite, laisse penser que tout ce qui se passe aujourd’hui n’est que « utopie». Le pétrole béninois dont on parle tant ne sera sans doute jamais découvert. Et même si cela arrive un jour, il faudra fouiller pour voir si tout le scénario qui se déroule actuellement s’inscrit dans un processus normal. Qu’on cesse en tout cas, de miroiter aux béninois, un «trésor pétrolier » qui n’esciste que dans les têtes et dans des documents peu fiables.

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