Bénin Control Sa enflamme le port

(Les transitaires en sit-in hier) A peine la flamme de la grève des agents de l’administration publique commence-t-elle à s’éteindre que le gouvernement allume un autre feu. Cette fois-ci c’est dans le secteur névralgique du port et des échanges commerciaux que la fronde s’installe. Hier, commissionnaires en douane, transitaires mandataires, enleveurs, transporteurs et autres ont manifesté au guichet unique du port pour « dénoncer la hausse des droits de douane par la société Bénin Control-Sa. »

La plateforme portuaire est une fois encore en ébullition. Dans l’œil de cyclone, l’arrêté ministériel N°20/MEF/MPDEPP-CAG/MDCEMTMIP/DNCMP du 09 Février 2011 qui attribut le Programme de vérification des importations(Pvi) à la société Bénin Contrôl Sa. Un décret a même ponctué cet arrêté paraphé au sommet de l’Etat par le Premier ministre Pascal Irénée Koupaki et les anciens ministres Issa Badarou et Idriss Daouda. Selon le même décret, la mise en application des dispositions du décret est fixée au 1er Juillet 2011. Dès le 07 Juin, le Comité de lutte des douaniers, dirigé par Antonin Sékédé, s’est offusqué de l’étendue des prérogatives attribuées à cette nouvelle société. Au total, Bénin control Sa devrait s’occuper de « la quantité, la vérification de la qualité de la régularité des importations au regard de la réglementation béninoise ; la détermination de la valeur en douane et de la vérification tarifaire qualité et le prix des biens importés ; la position tarifaire et de la pré-liquidation des droits et taxes à l’importation ; l’accélération des procédures de dédouanement ; la détection des pratiques frauduleuses et le transit des marchandises vers d’autres pays ». Dès la mise en application de ces dispositions, les transitaires, les commissionnaires en douane et les autres usagers de la plate forme portuaire ont constaté que les frais de dédouanement ont augmenté. Ce qui, du coup, a fait grimper les prix des produits importés surtout des denrées alimentaires comme le riz, l’huile , les conserves, le sucre, les bonneteries, la friperie…Autant de produits de première nécessité dont les prix devraient augmenter de façon vertigineuse. Hier, pour crier leur ras-le-bol face à ces augmentations qu’ils qualifient « d’anarchiques », ils ont organisé un sit-in au guichet unique du port pour tirer la sonnette d’alarme. Banderole rouge sur la tête, gong, castagnettes, c’est dans une ambiance folklorique qu’ils ont fait le sit-in. Dans leur déclaration, ils dénoncent la hausse anarchique des droits de douane par la société Bénin-Control Sa, causant de facto la flambée des prix de tous les autres produits sur nos marchés. Ils demandent, par conséquent, l’arrêt immédiat de la saignée économique qu’entraine l’agrément donné à Bénin Control et demandent aux opérateurs économiques de payer les droits de douane de leurs marchandises en souffrance actuellement au port sur la base des anciennes valeurs de Bivac-internationale afin de baisser la tension socio-économique actuelle dans le pays. « Ce que nous dédouanons à 2 millions est à 9,5 millions. Bientôt les prix vont encore augmenter et les populations vont sentir », dénonce Fortuné Tokpo. « Ce que nous voulons c’est le retour aux tarifs conventionnels de Bivac et D48 qui nous permet une accélération », ajoute un autre manifestant qui déplore l’évaporation de la clientèle qui va vers le Togo. Selon les transitaires, c’est maintenant que les marchandises trainent plus au cordon douanier. « On fait plus de deux semaines des fois maintenant pour faire nos marchandises pour lesquelles on mettait au plus trois jours. Et tout cela nous crée d’autres faux frais », déplore Yves Djahoui. Le jeudi prochain, ils entendent reprendre avec le même sit-in. La situation est préoccupante et Toffa, Agbotounzo, Gnikpo,Aloublè et les autres figures de proue de la fronde n’entendent pas baisser les bras tant que le gouvernement ne revient pas sur sa décision.

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La réponse de Yayi aux revendications des travailleurs

Cette augmentation des prix au cordon douanier n’est pas pourtant pas surprenant. Depuis un moment, dans ses adresses publiques, Yayi a souvent déclaré qu’il faut que les travailleurs redoublent d’effort pour permettre au gouvernement de faire face aux charges des augmentations de salaire et les recrutements dans la fonction publique. La mise en application de ce décret sonne comme une volonté de récupérer une partie de l’argent englouti pour satisfaire les travailleurs. « Yayi donne par la main droite et récupère encore par la main gauche».

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