Ce qui n’a pas été dit du PVI

Mon confrère Benjamin Agon de Radio Tokpa a eu hier une réaction que je trouve digne et légitime. Alors qu’il devait présenter la revue de presse sur les antennes de sa radio, il a simplement sursis à cet exercice sous le seul prétexte que les journaux n’ont fait que de la communication sur le même sujet. Toutefois, il ne s’est pas privé de lire les titres des journaux qui ne sont pas restés dans cette tendance. Mais il n’y a pas que les journaux qui s’adonnent à la communication sur le Programme de vérification des importations. Les chaînes de télévision en font leurs choux gras et obligent maints béninois à s’interroger sur la sincérité de ce programme. A-t-on besoin de tants de manchettes et d’émissions à la télévision pour convaincre du bien fondé de ce projet ? « A bon vin, point d’enseigne », dit un proverbe français. Des nombreux articles et émissions, j’ai pu comprendre que le Pvi-Nouvelle génération est créé pour lutter contre les fraudes dans la procédure de dédouanement des marchandises. J’ai pu lire que Bénin Contrôl Sa devrait s’occuper de la sincérité des transactions en ce qui concerne la quantité, la qualité et le prix des biens importés, la vérification des importations et la détermination du prix des valeurs en douane. Tout ce qui est bien dit sur le programme. Jamais n’a-t-on entendu dire quoique ce soit qui puisse remettre en cause ce programme. Mais les détracteurs du programme, majoritairement des transitaires connaissant les méandres des transactions au Bénin ont simplement attaqué la hausse des frais de dédouanement. Ceci devait entrainer automatiquement l’augmentation des prix des denrées de première nécessité comme les conserves, le riz, les pâtes alimentaires, les friperies, les matériaux de construction …pour ne citer que ceux là. Au cours d’une émission sur la télévision nationale lundi dernier, le Directeur général de la douane Théophile Soussia a affirmé que ce programme devrait permettre de revenir aux valeurs transactionnelles de dédouanement contrairement aux valeurs consensuelles qui créent des manques à gagner à l’Etat. Le ministre des finances Adidjatou Mathys n’a pu dire le contraire sauf que de prouver la bonne foi du Chef de l’Etat. Sur le Plateau, les quatre intervenants, tous acquis au programme n’ont pu répondre par l’affirmative si l’exécution de ce programme va entrainer la hausse des prix des denrées de première nécessité. Au pire des cas, on a simplement dit que le Pvi n’affecte pas les produits en consommation actuellement puisqu’ils ont été dédouanés bien avant l’entrée en vigueur de ce projet. A cela, je voudrais bien opposer le témoignage d’une commerçante importatrice. A son chauffeur, elle disait avant-hier « si je ne t’ai pas appelé depuis quelques temps pour transporter des marchandises, c’est simplement parce que j’ai des difficultés à payer les frais de dédouanement qu’on m’a demandé pour mon dernier arrivage. Ces frais s’élèvent à plus de trois fois ce j’ai l’habitude de payer. J’ai été obligée d’augmenter les prix de vente de mes produits pour faire face aux frais de dédouanement élevés ». On allègue également que le jeûne des musulmans était une de raisons pour lesquelles les commerçants augmentaient les prix anarchiquement. « C’est souvent les produits consommés pendant les carêmes qui sont chers : lait, riz… » Pourtant, les voitures, les matériaux de construction n’ont rien à voir avec les carêmes. Alors, on peut comprendre que le gouvernement veut cacher la vérité au peuple. La vérité des prix qui vont engloutir bientôt tout le monde.

Publicité

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Publicité