La longue fronde sociale qui a secoué l’administration publique ces dernières semaines pendant plus d’un mois restera gravée dans l’annale de l’histoire des luttes syndicales au Bénin. Reste que les résultats que ce soit du côté du gouvernement ou des travailleurs n’étaient pas à la hauteur des efforts déployés. En effet, le Chef de l’Etat, le jour où se déclenchait la grève de la coalition des organisations syndicales de l’administration publique (Cosynap) a effectué des descentes dans tous les ministères menaçant tout le monde sur son passage. Il brutalisera entre autres des syndicalistes et proférera des menaces de défalcation sur salaire. Il n’y avait alors pas de possibilité de justification de cette fronde selon Yayi.
Les syndicats des travailleurs regroupés au sein de la Cosynap n’entendaient non plus relâcher face à la colère du président. Ils tenaient coûte que coûte à aller au bout. Pour eux, c’étaient la satisfaction de leur revendication ou rien. Les 25 % d’augmentation sur salaire accordés à leurs collègues du ministère des finances leur doivent être aussi octroyés. Ainsi, chacune des parties est restée campée sur sa position. Des deux, qui baissera l’échine ? On l’ignorait. On en était là quand les négociations entre les deux parties ont subitement démarré dans une atmosphère surchauffée. Le scénario de report en report s’est déclenché. Syndicalistes et gouvernement se séparaient régulièrement dos à dos. Dans cette ambiance, on a cru que le gouvernement allait dominer les syndicats et parvenir au rejet de leurs revendications. On croyait aussi qu’il pouvait sévir avec les défalcations sur salaire.
Au finish, à l’issue des négociations, le gouvernement a fini par ravaler ses menaces et céder ce à quoi il s’opposait. Les travailleurs de leur côté ont fini aussi par accepter les conclusions d’une négociation qui maintient pourtant le deux poids deux mesures dénoncé par la grève. En effet, les syndicats ont signé le relevé des négociations mentionnant que les agents du ministère des finances gardent leur acquis (les 25%) d’indexation sur leur salaire, tandis que les autres ne parviendront à l’obtenir qu’au bout de quatre ans. Pas rien d’immédiat, comme exigé. Il y avait eu assez de bruits pour rien lors de cette fronde qui a paralysé l’administration publique béninoise pendant de longues semaines.
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