La Rb nage toujours entre deux eaux

(Rdl Vivotin dans la même cadence) L’Union fait la nation (l’Un) broie toujours du noir. Alors que les observateurs s’interrogent sur l’issue du dossier Renaissance du Bénin, c’est Sévérin Adjovi qui a décidé de travailler avec le chef de l’Etat tout en restant membre de l’Un. Et voilà qui plonge les partis membres de cette grande alliance, qui promettait pourtant une opposition politique objective fondement d’un réel débat politique à l’échelle nationale, dans un jeu de cache-cache où chacun prêche pour sa chapelle.

Le jeu de ping pong s’accentue au sein de l’Union fait la nation (l’Un). Après la Renaissance du Benin des Soglo, « Marche» de Dansou Dossa, ce fut le week-end dernier le tour du Rassemblement des démocrates libéraux (Rdl / Vivotin), un autre parti membre de l’Un, de répondre à la main tendue du Chef de l’Etat. Invité sur l’émission Zone Franche de Canal 3 Benin, Sévérin Adjovi maire de Ouidah et fondateur-leader de Rdl/Vivotin n’a pas caché son intention de répondre favorablement à la politique dite d’ouverture de Boni Yayi. Son parti devient ainsi le troisième de cette alliance de l’opposition à changer de camp. Et le mal, c’est qu’en dehors de Dansou Dossa qui a eu la sagesse de démissionner de l’Un avant de faire allégeance au Chef de l’Etat, Léhady Soglo et Sévérin Adjovi martèlent leur appartenance à l’Un, même en acceptant de composer avec la mouvance présidentielle. Pourtant l’Union se veut de l’opposition.

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En réalité, tous les partis prenants animent ce jeu de ping pong sur fond d’hypocrisie et d’intérêts partisans. Si non, comment comprendre que malgré la suspension de la Rb de l’Un, le parti a été invité au Congrès extraordinaire du Psd alors que Bruno Amoussou, leader du Psd, condamne rigoureusement l’acte de la Rb. Si on cautionne l’invitation de la Rb avec pour explication que la suspension n’est pas synonyme d’exclusion, c’est déjà coupable que de permettre aux représentants du parti de faire une allocution. Et l’autre aspect de la question, c’est que plus rien n’a été dit depuis la publication du fameux livre blanc qui mettait en exergue la «trahison » de la Rb au lendemain d’une rencontre de médiation tenté par Soglo Père. Et à Epiphane Quenum de confirmer par son discours au Congrès du Psd samedi dernier, ce jeu de cache-cache auquel jouent les barons de l’Un.

La Rb contrôle, sans doute, ses arrières pour être sure de pouvoir garder les rênes de la mairie de Cotonou. Sévérin Adjovi qui sollicite l’organisation des festivités officielles pour la commémoration du cinquante-et-deuxième anniversaire de l’indépendance du Bénin à Ouidah a-t-il d’autre choix que de s’allier au président dans l’optique de voir son rêve se matérialiser?

Dans le même temps, chacun veut faire de l’Union une chasse gardée pour s’assurer une base politique. La vérité est que tout en ayant succombé à la tentation Yayi, chacun veut s’assurer une base de peur d’être emporté dans son aventure par les torrents de la famille politique du président de la République où le terrain est fortement miné. C’est l’arithmétique de la politique.

L’on ne peut blâmer ces partis d’avoir pour des raisons stratégiques accepté la main tendu de Boni Yayi. Mais ce qui est au cœur du débat, c’est qu’on ne peut décider de faire l’opposition tout en étant en connivence avec le pouvoir. C’est malheureusement un dualisme qu’on a au Bénin. Et la politique du deux poids deux mesures bat son plein.

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