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Les centres d’apprentissage de la liberté

Par Charly Hessoun
il y a 10 ans
(Tout le monde en parle)
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Devons-nous nous y intéresser ? Des espaces d’expression publics et informels se développent ici et là dans notre pays. A l’image de la célèbre « Sorbonne » à Abidjan. S’y succèdent divers orateurs. Les uns estiment être porteurs d’une opinion sur l’actualité. Les autres estiment être détenteurs d’une vérité sur un sujet d’intérêt général.

 

Des « Sorbonne » à la béninoise commencent à voir le jour dans nos grandes villes. A Porto-Novo, il y en a une qui est le fait de quelques retraités. Ceux-ci passent le temps à revisiter l’actualité sociopolitique du pays. Ils siègent non loin du stade Charles De Gaulle. A Cotonou, les « Sorbonne » relèvent de l’initiative des conducteurs de taxis motos, les « Zémidjans ». La plus connue et la plus célèbre de nos « Sorbonne » est à quelques encablures de la morgue du Centre national hospitalier et universitaire (CNHU).

Ainsi assistons-nous à l’émergence d’un phénomène social logé au cœur de nos expériences démocratiques. Un phénomène qui ne bénéficie pas encore de l’attention qu’il mérite. Qu’est-ce qui justifie la naissance de ces « parlements de la rue » ? Quel rôle social jouent-ils ? Quelle place occupent-ils dans l’ensemble des structures qui encadrent notre jeune démocratie ? Pourquoi nos chercheurs tardent-ils à s’y intéresser ?

L’espace de Cotonou se cristallise autour d’un kiosque à journaux. Les manchettes de ceux-ci servent de fil conducteur à tous les débats. A quoi s’ajoute la revue de presse à succès en fongbé sur CAPP FM. Cette revue est présentée, tous les jours, à 10 heures, par l’inénarrable Dah Wahoué.

On reconnaîtra que ces espaces ont pu se mettre en place, aussi spontanément que librement, parce que l’expérience de démocratie libérale et multipartite que nous poursuivons, favorise l’expression libre et publique. L’existence de ces espaces, de ce point de vue, nous crédite d’un bon point sous l’angle de la liberté d’expression. C’est en cela que ces espaces, en dépit de leur caractère informel, sont des écoles, des centres d’apprentissage de la liberté. Y prend corps et forme une opinion publique. Des leaders politiques et non des moindres, avant les élections, s’y étaient rendus. Histoire de tester leur audience. Histoire de prendre le pouls de leur popularité.

On reconnaîtra, en outre, que ces espaces d’expression publique et libre répondent à une nécessité, celle de combler un grave déficit de débat. Cela signe la faillite des partis politiques. En effet, aux termes de la Constitution (Article 5) ce sont les partis qui « concourent à l’expression du suffrage ». Mais voilà que nos partis politiques ne s’animent qu’à la veille des élections. Voilà que nos partis politiques ne se préoccupent que de capter le vote des citoyens. Voilà que nos partis politiques ne se soucient que de conquérir et de conserver le pouvoir d’Etat.

La faillite des partis politiques, de ce point de vue, a sorti le débat social des périmètres réglementaires relevant de leur autorité et de leur compétence. Qui s’étonnerait alors de voir ce débat fleurir dans de nouveaux espaces d’échanges informels ? La nature, dit-on, a horreur du vide. Les initiatives anonymes et spontanées ont ainsi suppléé à l’incurie des politiciens.

On notera le complément qu’apportent nos différentes radios dans cette expression publique de nos compatriotes. Ces radios, grâce à des émissions interactives, généralement appelées « grogne », ouvrent leurs ondes à tous et en toute liberté. Les auditeurs qui en ont gros sur le cœur se dégorgent à bon compte et se déchargent en toute liberté. Les radios prennent le relais, prolongent, en l’amplifiant, le débat qui a cours dans ces espaces d’expression publique.

Comme on le voit, les émissions radiophoniques interactives, les espaces de prise de parole publics, constituent des phénomènes socioculturels et sociopolitiques qui ne devraient pas laisser indifférents nos chercheurs. Ils doivent y projeter les faisceaux de la science. Il nous importe d’en cerner le sens, d’en dégager la signification, d’en comprendre les ressorts visibles et invisibles. Ce serait notre contribution, pertinente et efficace, à l’édification d’une démocratie moderne et modèle.

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