Voilà les privilégiés de la République. Bien qu’élus par le peuple, les députés semblent bien étrangers et indifférents aux soucis de ce même peuple. Crise économique, paupérisation, insécurité, cherté de la vie, ils n’en connaissent points. Chaque année, au nom de l’autonomie financière, ils augmentent le budget de l’institution parlementaire, bonifient leurs émoluments pour se mettre à l’abri de la conjoncture actuelle.
Il y a à peine trois législatures que leur budget était à 3 milliards de F CFA. Aujourd’hui, il est passé à plus de 10 milliards de nos francs et ceci en moins de… douze ans. Ils ont donc triplé le budget de l’Assemblée nationale. On les a vus s’embourgeoiser, se taper les salaires les plus mirobolants du pays et les véhicules les plus luxueux. Ce qui explique qu’une institution comme la leur et qui n’a qu’un budget de fonctionnement puisse coûter aussi chère au contribuable. Comme des vers dans leur cocon, les députés ne cherchent pas à connaître les difficultés et la misère des populations qui les ont élus et dont ils sont sensés être l’émanation. Chose curieuse qui attire l’attention, quand sonne l’heure du partage du gâteau. Les rivalités politiques s’estompent. Députés de la mouvance comme ceux de l’opposition accordent vite leurs violons pour satisfaire leur cupidité. Le deal est fait et est parfait. Le peuple, lui, est oublié. Même la crise économique que traverse notre pays depuis 2008 ne semble les refréner dans leurs appétits voraces. Au nom de l’autonomie financière, l’Assemblée nationale devient un gouffre financier. Même la lettre de cadrage du gouvernement ne semble émouvoir ses animateurs. Dans un pays comme le nôtre à économie purement fiscale, le cas de l’Assemblée nationale devient inquiétant et devrait nous donner des frissons.
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