Vendredi dernier, le gouvernement s’est fendu d’une déclaration officielle lue par le ministre des affaires étrangères, Nassirou Bako Arifari pour reconnaître le Conseil national transition (Cnt) comme organe dirigeant la Lybie. Si cette décision vient à contre courant de celle de l’Union Africaine (Ua), elle permet au moins à notre pays de rassurer ces bailleurs de fonds dont la Lybie n’en est pas moins.
Les tergiversations et les grimaces n’ont pas duré assez longtemps. Le Bénin a fini par reconnaître, comme neuf autres pays africains, le Conseil national de la transition (Cnt), fermant ainsi la parenthèse Kadhafi. Cette position rendue publique le jour même où l’Union Africaine (Ua) rendait la sienne montre bien la contradiction entre cette union et ses Etats membres dont certains ont déjà reconnu le Cnt. Le gouvernement n’a donc pas pu faire durer le suspense pendant longtemps ou oser comme l’Afrique du sud prendre le contre pied de l’occident. Il a simplement choisi le camp des bailleurs de fonds, mettant ainsi fin au cache-cache qu’il entretenait depuis quelques jours. De cette décision, on peut comprendre que le Bénin ne veut pas s’attirer les foudres des grandes puissances du monde qui sont aussi ces premiers bailleurs de fonds. Le Bénin a encore trop d’intérêts à sauvegarder avec les Etats unis, la France, la Grande Bretagne… Mais n’a-t-il pas aussi des intérêts à sauvegarder du côté de la Lybie ? Depuis l’époque de la révolution sous le président Kérékou, la Lybie de Kadhaffi a toujours été un soutien de taille pour le Bénin. Ici ses investissements se comptent par dizaines. Routes, hôpitaux, universités, hôtels, puits et projets de développement ont été financés par la Lybie sans oublier les bourses pour les cadres de l’armée. Cette relation séculaire a fortement profité au président Boni Yayi qui en a profité au cours de son premier quinquennat. Ainsi, il a pu bénéficier de ce pays de l’organisation du sommet de la Cen-Sad pour laquelle Kadhaffi aurait investi des milliards. De même, l’ancien hôtel Croix du sud a été vendu à un groupe libyen Azalaï qui doit construire sur le même site un autre hôtel cinq étoiles. Les travailleurs licenciés attendent toujours d’être réinsérés ou d’être dédommagés. En reconnaissant le Cnt, le gouvernement fait l’option d’enterrer une partie de l’histoire de notre pays. Et même celle du président Boni Yayi qui se rendait fréquemment à Tripoli pour solliciter des aides du guide libyen.
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