Les circonstances dans lesquelles s’est tenue la dernière rencontre entre Boni Yayi et la jeunesse méritent commentaires. A l’analyse de certains paramètres relatifs à ladite rencontre, on constate que des erreurs du changement demeurent encore à l’heure de la Refondation. Il y a d’abord l’inefficacité de la rencontre face aux problèmes et besoins réels actuels de la jeunesse béninoise.
Cette séance devrait à priori être une séance d’échanges entre les jeunes et le président de la république. Mais vu son déroulement, l’on se demande s’il y a vraiment eu échanges. Non seulement le nombre des participants était pléthorique, mais le temps consacré aux discours et différentes interventions était très court. Et un débat sérieux ne peut-être mené dans ces conditions. Pis. Le supposé porte-parole des jeunes n’a pas fait l’unanimité. Certains jeunes ont grogné. Et l’on se demande si ce n’est son appartenance à la mouvance présidentielle qui justifie le fait qu’il a été choisi. Ce sont les dessous de cette rencontre et la question sur les lèvres est de savoir si dans le cas échéant « le chat du roi devrait être le roi de tous chats ».
L’autre chose, les billets de banque qui ont été distribués aux participants à la fin de la réunion pour, a-t-on justifié, leur payer les frais de déplacement. Selon des sources internes au palais de la présidence, c’est au moins 10 millions de Fcfa qui ont été dépensés. D’aucuns se demanderont d’ailleurs celui qui paie cette facture. La réponse est connue d’office. Le président à une « caisse noire » d’où est supposé sortir cet argent. Là n’est pas, sans doute le problème. Mais ce sur quoi il faudra attirer l’attention des uns et des autres, c’est que tout rime avec populisme. Et au finish on se demande ce à quoi la rencontre a en réalité servi.
Que pour son second mandat le président rencontre les jeunes pour partager avec eux les grands chantiers qu’il a à leur intention, c’est une bonne chose. Mais vu la manière dont s’est tenue la rencontre du vendredi dernier, on dirait que le président a voulu faire la bonne chose, mais de la mauvaise manière.
Cette pratique de « payer les frais de transport » des jeunes et autres couches sociales à chaque fois qu’il y a eu rencontre avec le président a été monnaie courante sous le changement. Aussi anodine qu’il puisse paraitre, l’acte du chef de l’Etat est à l’antipode de la Refondation dont il est le principal chantre. Le président ne cesse de clamer la refondation de nos valeurs éthiques, morales, religieuses.
Et dans ce contexte de refondation, ce dont ces nombreux jeunes qui se sont rendu à la présidence ont le plus besoins ce ne sont pas les billets qui leur ont été partagés mais de programme efficace qui vont leur permettre de se réaliser.
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