Dans le cadre de l’édition 2011 de la journée mondiale de l’alimentation célébrée le 16 octobre dernier, la Ligue pour la défense du consommateur au Bénin (Ldcb) a tenu hier, une conférence publique à Cotonou, sur le thème «Les nouveaux défis pour la défense et la protection du consommateur béninois». Elle marque ainsi la reprise de ses activités après un long silence face aux différentes crises alimentaires de ces dernières années.
La Ligue pour la défense du consommateur au Bénin (Ldcb) est de retour, du moins sur le terrain médiatique, après un long moment de relâche. Romain Abilé Houéhou, le président de la ligue et son équipe l’ont affirmé ce mercredi 19 octobre 2011 à la faveur d’une conférence publique au Chant d’oiseau à Cotonou.
D’après les explications de Romain Houéhou, cet arrêt d’activité est dû au manque de moyens financiers. Ce qui était également à la base du silence de la Ldcb suite aux nombreuses interpellations des consommateurs béninois et de la presse. «Réagir a aussi un coût», a-t-il précisé. Aussi, cette situation a-t-elle engendré la perte de ressources humaines au sein de la ligue. A en croire le Président, la Ldcb était parvenue à un taux de 100% de consommation des ressources financières –toutes venant de l’extérieur- qui lui ont permis de mener le combat pendant les dix premières années. Dix ans de combat suivant une vision qui est celle d’un «Bénin dans lequel les consommateurs ont la possibilité d’accéder d’une part, sans risque et à moindre coût, aux biens et services de qualité, et d’autre part, d’exercer avec efficacité leurs droits et responsabilités en tant que consommateurs avertis». La Ldcb, pendant cette période, rappelle le président, est restée fidèle à sa mission : «Etre l’interface entre les structures publiques, les structures privées et les consommateurs dans la perspective de protéger et défendre les intérêts socio-économiques et sanitaires de ces derniers». A cet effet, la Ldcb a mené des activités comme les campagnes contre les Ogm, des plaidoyers pour la qualité des produits alimentaires ; la dénonciation du caractère impropre des huiles frelatées, des poulets à la dioxine, de la vache folle, de certains céréales, de l’apparition de la grippe aviaire au Bénin. Les actions de la Ldcb, à en croire Romain Houéhou ont été conduites également dans le domaine de la régulation des prix de certains services d’utilité publique comme les prix des télécommunications.
En dépit de ces actions, le président de la Ldcb reconnaît que de nombreux problèmes persistent. Entre autres, le prix élevé des denrées alimentaires et la persistance de leur pénurie, la mauvaise qualité de certains produits. Face à tout ceci, la Ldcb entend revoir sa politique de protection des consommateurs et combattre de façon plus efficace la mauvaise qualité des services dans les secteurs de la production alimentaire, de l’eau, de l’électricité et de la télécommunication. La Ldcb s’engage pour un meilleur accompagnement de la production alimentaire locale. Aux dires de son président, le consommateur sera plus que par le passé, informé pour opérer des choix alimentaires de qualité. C’est selon Danielle Pliya Tévoédjrè, la Secrétaire générale de la ligue, une préoccupation majeure en ce moment où le consommateur béninois est confronté à un éventail de produits non familiers et qui constituent des sources de maladies. Conséquence, «le béninois se nourrit mal», estime la Sg. Et il faut une lutte d’ensemble pour combattre l’envahissent du marché béninois par ces aliments qu’elle qualifie de poison.
Où est passé Houéhou ces 5 dernières années?
«Médecin après la mort ». L’acte n’a pas d’autre nom, le prétendu retour de Romain Abilé Houéhou avec sa nouvelle équipe dans le combat de la protection et la défense du consommateur béninois. Voilà, une ligue pour la défense du consommateur béninois qui laisse ceux pour qui, elle dit être en train de lutter, subir, des années durant, de nombreuses injustices fragrantes sur toute la chaîne des services dont ils ont besoin. Les consommateurs ont encore souvenance de la hausse des prix des télécommunications et cette concurrence entre les réseaux Gsm, la section – par deux fois- de la fibre optique au large de nos côtes, sans aucun dédommagement des internautes, la récente flambée des prix des denrées alimentaires dans le dossier Pvi, le coût excessivement élevé du gaz domestique. La liste est longue. Mais longtemps, cette ligue a fait la sourde oreille face aux interpellations des consommateurs- qui sont la raison principale de son existence. «Réagi a un coût», dira Romain Houéhou. Très facile comme argument si c’est pour faire comprendre aux populations que ce sont les moyens financiers qui ont fait défaut. Et là, il faut juste comparer cette ligue à un projet à court terme d’un citoyen lambda et non une association qui voulait réellement servir le peuple. Sinon que Romain Houéhou et son équipe devraient prévoir une telle situation et prendre les mesures qui s’imposent. Ou même, informer le peuple béninois de cette crise financière. Et même si l’argument devrait être retenu, on se demande où sont passées les subventions de l’Etat et d’autres sources extérieures. Dans tout les cas, quel que soit l’argument que Houéhou et ses pairs essayeront de monter pour convaincre le peuple, c’est ahurissant de savoir qu’une ligue qui s’est affichée comme une association qui se veut être sérieuse et mener une lutte d’intérêt national, ait sombré dans un si long sommeil. Et chose curieuse en une période où elle a tant à faire ! Aujourd’hui, le consommateur se bat de ses propres ailes face aux crises de consommation. Il ne fait plus confiance à une association de prétendus défenseurs de ses droits. La Ldcb peut continuer son sommeil. On a eu le temps de l’oublier!.
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