(Le vote de la loi sur le sport, une nécessité) Le football est confronté à une crise sans précédente depuis le 20 décembre 2010 et à une mauvaise gouvernance. Pour que l’Etat n’investisse pas ses ressources financières dans le vide, il urge qu’il les réoriente vers les autres disciplines, porteuses d’espoir. Le vote de la loi sur le financement du sport doit aussi concourir au développement de ces disciplines. La crise qui a secoué depuis le 20 décembre 2010 la Fédération béninoise de football (Fbf) et le retrait du richissime homme d’affaire de toute activité du financement du sport roi doivent pousser le gouvernement béninois à réfléchir autrement. Aujourd’hui, l’Etat doit réorienter ses actions vers les autres disciplines sportives. Il y a quelque temps, la sélection nationale juniors de handball a représenté dignement le Bénin au tournoi de Challenge Trophy qui s’est déroulé en Inde. Les coéquipiers du capitaine Abbas Kora ont décroché la médaille de bronze .Ils ont même pris part dans le courant du mois de juillet dernier à la Coupe du monde juniors de handball. Même s’ils n’ont pas occupé une place honorable en Grèce, ils ont quand même défendu valablement les couleurs nationales. Il y a aussi l’athlétisme qui est une discipline sportive en pleine expansion. L’année prochaine, le Bénin s’apprête à organiser la 18ème édition du Championnat d’Afrique des Nations seniors d’Athlétisme à Porto-Novo. Ce championnat apportera beaucoup au Bénin surtout au niveau des devises et également sur les plans touristique, culturel, commercial et autres. C’est aussi une vitrine pour soigner l’image du Bénin à l’extérieur. Les athlètes qui vont représenter le Bénin au championnat d’athlétisme se préparent activement à l’étranger. Le Bénin a gagné en termes de matériels et d’infrastructures sportives. La boxe qui permettait autrefois au Bénin de conquérir des titres continentaux dans diverses catégories est aujourd’hui le parent pauvre du sport béninois. Aucun combat de conquête n’est organisé. Les promoteurs qui pourront organiser les combats sont devenus rares. Le Bénin ne fait que de rares apparitions dans les compétitions internationales avec des résultats médiocres.
Résultats médiocres
On est en train de salir la mémoire des célèbres boxeurs comme Aristide Sagbo dit «Sowéto» et Expédit Montcho. Les amoureux des uppercuts méritent mieux. Une autre discipline qui ne cesse d’apporter la joie au peuple béninois est celle du Wushu .Les pratiquants de cet art martial ont remporté lors des compétitions africaines et internationales, des médailles d’Or, d’Argent et de bronze. Idem pour le karaté-do, le taekwondo, le judo qui sont des sports dans lesquels l’Etat doit « mettre ses sous » au lieu d’investir dans le football qui depuis plusieurs années, ne donne rien. Un constat est frappant à la veille d’un match officiel des Ecureuils du Bénin. Si ce match officiel est joué au Bénin ou à l’extérieur, il est une aubaine offerte pour certaines personnes de s’enrichir sur le dos du peuple et de s’en mettre plein les poches. Au vu de tout ce qui précède, un constat se dégage. Les disciplines individuelles et certaines collectives ont, durant les 51 ans d’indépendance, permis au Bénin d’engranger beaucoup de médailles. Certes, même si c’est une bonne chose pour la nation béninoise d’avoir participer à la phase finale de la Coupe d’ Afrique des Nations (Can) en Tunisie 2004, au Ghana en 2008 et en Angola 2010, qu’est –ce que le Bénin a tiré de sa participation à ces différentes Can ? Le Bénin n’a récolté que des problèmes. Chose curieuse, aucun bilan financier de la participation de la sélection nationale à ces joutes africaines n’est fait par les autorités à qui incombent la charge de conduire la délégation béninoise. Alors, si l’Etat investit au moins 1/3 de tout cet argent englouti dans le football (éliminatoires et participation à la Can) pour les autres disciplines délaissées, on ne serait pas à l’étape actuelle. Quelle est donc réellement la politique du développement du sport au Bénin
Le vote de la loi sur le financement du sport, une nécessité
Aujourd’hui le sport souffre énormément d’une loi sur le financement du sport. Introduite à l’Assemblée nationale depuis quelques années par l’ex-ministre des sports Galiou Soglo, la loi n’a même pas encore été étudiée par les députés. Une fois cette loi votée et promulguée, cela pourra permettre de donner des garanties aux hommes d’affaire qui aimeraient investir dans le sport. Ces hommes d’affaire ne veulent que l’Etat leur crée des conditions favorables. Cela se traduit par exemple par l’exonération des taxes sur certains produits. Les députés qui seront les pionniers du vote de la loi sur le sport pourront récolter les fruits de leurs efforts tôt ou tard. Le ministre de la jeunesse des sports et des loisirs, Didier Aplogan et le président de la république Boni Yayi doivent s’impliquer pour que cette loi devienne une réalité. Cela va dans leur intérêt.

