La Fédération des syndicats de travailleurs du ministère de l’économie et des finances (Fésyntra-finances) et le Syndicat des douanes béninoises (Sydob) ont tenu conjointement une assemblée générale hier à la Direction générale des impôts et des domaines. Comme décision prise, l’annulation de la grève de 72 heures annoncée par la Fésyntra-finances. Face aux menaces du Chef de l’Etat, les agents de l’administration des finances et ceux de la douane ont pris l’option de faire un repli tactique. C’est ce qui ressort de l’assemblée générale des syndicats des deux corporations tenue hier. Il s’agit de la Fédération des syndicats de travailleurs du ministère de l’économie et des finances (Fésyntra-finances) et le Syndicat des douanes béninoises (Sydob). Ils se sont réunis conjointement à la Direction générale des impôts et des domaines sous la houlette de leurs Secrétaires généraux respectifs que sont Laurent Metognon et Catherine Egounlety. Il s’agissait entre autres de l’attitude à adopter après la décision de la Cour constitutionnelle et la promulgation de la loi n° 2011-25 portant règles générales applicables aux personnels militaires, forces de sécurité publique et assimilés en République du Bénin par le président de la république. A l’issue de cette assemblée, la Fésyntra-finances a décidé de surseoir à la grève de 72 heures annoncée pour soutenir le Sydob. Et la motion d’annulation devrait être déposée ce jour. Néanmoins l’administration centrale des finances, l’administration du trésor et celle des impôts observent un mouvement de suspension de travail de 24 heures ce jour mardi 04 Octobre 2011. Au niveau du trésor, un service minimum sera offert pour permettre le paiement des pensions. Plusieurs raisons expliquent cette décision de la Fésyntra-finances et du Sydob. Selon certains intervenants, la loi en question ayant déjà été promulguée, les citoyens se doivent de la respecter. Demander alors aux douaniers d’aller en grève équivaudrait à les jeter en pâture. Pour d’autres « la Fésyntra-finances et le Sydob doivent se montrer plus intelligent que l’intelligence ».Ainsi, les agents des douanes et des finances se sont proposés de ne pas répondre du « tac au tac » au défi du Chef de l’Etat qui a affirmé lors de son entretien avec les douaniers retraités le mercredi dernier au Palais que « qui veut la violence, aura la violence ». Pour Laurent Metongnon, le fait que le gouvernement ait ciblé l’administration des finances devrait être le début d’une implosion que le pouvoir a préparée mais à laquelle le peuple ne s’attend pas. « La Fésyntra-finances n’a jamais été jusqu’auboutiste encore moins extrémiste », a-t-il souligné. Il a aussi avancé qu’une chance devrait être donnée à la médiation débutée par l’archevêque de Cotonou qui les a rencontrés dans la matinée d’hier.