Volonté de mise entre parenthèses de la démocratie béninoise : le langage de la paix de l’UN

L’Union fait la nation(Un) reprend du service. Après quelques mois de silence et d’observation, cette coalition politique est passée à l’offensive. Hier, par la voix de son coordonnateur général, Antoine Kolawolé Idji, flanqué de Lazare Sèhouéto, l’Un a dénoncé la politique du pire adoptée par le gouvernement tout en invitant les démocrates à se mobiliser contre la dictature qui s’installe dans le pays. «L’Union fait la nation prendra sa part du feu», telle est la conclusion à laquelle a aboutie l’honorable Kolawolé Idji devant un parterre de journalistes. Aux termes d’une déclaration à l’allure de manifeste, le coordonnateur de l’Un a exposé les différents actes posés par le gouvernement dans le but d’ensevelir définitivement la démocratie béninoise. C’est ce qui explique, selon lui la nécessité d’engager, avec toutes les forces vives de la nation, «un combat pour libérer notre pays de la dictature».

La dernière preuve de cette volonté a été donnée par la Cour constitutionnelle de Robert Dossou qui vient de déclarer conforme à la Constitution la loi N° 2011-025 portant «Règles générales applicables aux personnels militaires, des forces de sécurité publique et assimilés». Pour l’Un, la Cour constitutionnelle signe un chèque à blanc à une majorité parlementaire et à un gouvernement décidés à écraser toutes dissonances. Faisant ainsi le bilan des différentes grèves observées au Bénin, l’Un a précisé que «depuis 2006, il y a plus de grèves et de tension que la décennie passée». Et l’Un d’en donner l’explication : «Ce qui est changé, c’est au sommet de l’Etat où, tout est promus facilement sans aucun souci pour la faisabilité ou les conséquences qui pourraient s’en suivre. Ce qui a changé, c’est la propension à provoquer les forces sociales et politiques. Alors qu’on ne parvient pas à résoudre les problèmes existants, le régime Fcbe affectionne d’en créer de nouveaux, transformant notre pays en un champ de ruine des valeurs, des règles et de la raison». Selon Kolawolé Idji, la source des problèmes aujourd’hui se trouve dans la gestion des affaires publiques. «A l’analyse de chacune des grèves obtenus depuis 2006, on notera que la gestion du pouvoir, ses modes d’action et ses propres déviances sont les premières sources des grèves», déclare-t-il. Aussi dénonce-t-il la mauvaise gestion des ressources de l’Etat, toute chose qui inhibe l’élan patriotique des citoyens à produire davantage de richesses. Après avoir fait le triste constat que les institutions de contre pouvoir sont en voie de musellement progressif avec la volonté du gouvernement d’en finir avec les grèves, il finit par tirer la conclusion amère suivante: «Que reste-t-il? Rien ou pas grand-chose comme contre-pouvoir. Toutes les institutions de la République sont sous contrôle et manipulées sans pudeur, l’opposition est muselée, tous les moyens légaux d’expression sont confisqués. Qu’est-ce que cela signifie? Démocratie? Certainement pas! Il s’agit bel et bien d’une dictature en gestation». Et Kolawolé Idji de lancer un appel à tous les citoyens. «L’Union fait la Nation en appelle par conséquent, à tous les démocrates, à tous les citoyens épris de paix, de justice sociale et soucieux du développement de notre pays, afin qu’ils reprennent de manière plus résolue, la défense de nos libertés chèrement acquises, afin que sous le fallacieux prétexte de «créer des richesses», personne ne fasse reculer notre pays et ses acquis démocratiques.

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