Incendie à Bohicon : trois brûlés graves, dont un garçonnet de 3 ans

(Une maison consumée, d’importants dégâts matériels) À Soglogon, petit village de la commune de Bohicon dans le département du Zou, l’essence de contrebande appelée «kpayo», en langue locale fon, a encore fait des siennes. Dans la matinée d’hier, sa manipulation a semé le deuil et la désolation dans les foyers.

 

Le petit Cédric Dogodo se remettra-t-il de sa mésaventure pour voir la clarté du jour? Difficile de le savoir. Atteint de brûlure au 3è degré sur 90% de son corps, il est vraiment difficile de donner un pronostic vital sur ses chances de survie, à en croire le médecin chef de la pédiatrie du Centre hospitalier départemental (CHD de Goho) du Zou-Collines. Son père, lui, serait atteint à 70% et sa mère 60%. Au total, les membres de la famille ont été livrés au supplice du feu et brûlés à l’essence mal stockée et mal manipulée contenue dans des bidons entreposés dans la chambre à coucher du père de famille. Dans leur course, les flammes ont tôt fait de se propager dans toute la maisonnée et les locataires, impuissants face aux langues du feu qui ravageaient tout sur leur chemin, ont vu tous leurs biens partir en fumée. Selon des témoignages recueillis sur les lieux du drame, le sieur Dogodo, gérant de la maison mise en location par sa sœur, y loge aussi et survit

-avec les tiens- grâce à la commercialisation de l’essence de contrebande «kpayo». Il avait réquisitionné dans la maison un local dans lequel il rangeait son matériel et ses produits. C’est cet endroit qui a pris feu, alors qu’il y avait un important stock du produit prohibé. Devant la furie des flammes qui avalaient tout, la débandade a été totale parmi les personnes présentes sur les lieux. Le local en question se situant derrière sa chambre, la famille Dogodo qui y dormait a été surprise par le feu. Notamment le petit Cédric et sa maman. Surprise dans son sommeil, dame Dogodo n’a eu la vie sauve qu’après une course folle a se battre et a se débattre pour sortir de la maison en flammes. C’est dans ce combat de sauvetage de son petit et sa mere que le sieur Dogodo a été lui aussi grièvement brûlé au 3è degré.

Pour l’heure, nul ne sait les causes de l’incendie qui a fait hospitaliser la famille toute entière au CHD de Goho.

Les locataires, quant à eux, sont dans la tourmente, aucun n’ayant pu sauver le moindre bien leur appartenant. Tout y est passé. Ce qui relance le débat de l’urgence de mettre fin à la désolation et aux désastres causés par la commercialisation sauvage interdite du produit dangereux. Une situation qui interpelle les autorités béninoises. Souhaitent-elles voir le feu décimer toute la population béninoise avant d’agir? Le silence du gouvernement s’apparente à une démission devant le défaut de réglementation de la commercialisation des produits pétroliers dont la manipulation inappropriée du plus délicat d’entr-eux, l’essence «kpayo», continue de dicter sa loi à la sécurité des personnes et des biens.

Michel Clément SOSSOU C/R Zou-Collines

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