(Les leçons de la chute du Guide) L’insurrection populaire libyenne, soutenue par l’ «Aube de l’Odyssée» de l’Otan entamée à la faveur de la résolution 1973 des Nations unies a eu raison de la Grande Jamahiriya arabe islamique hier. La fin du régime Kadhafi, même si elle consacre la naissance d’une nouvelle ère dans l’histoire de la Libye, constitue le début d’un vaste et difficile chantier de reconstruction.
Le 20 Octobre 2011 fait désormais partie des dates les plus importantes de l’histoire de la Libye. L’issue du choc des révolutions libyennes débuté en février dernier est connue. Qui aurait cru que cette insurrection populaire entamée à Benghazi pouvait avoir raison de la Grande Jamahiriya arabe islamique de Mouammar Kadhafi, elle-même une Révolution. Alors que dans un entretien accordé au quotidien arabophone Asharq Al Awsat, le numéro 2 du Conseil national de transition (Cnt), Mahmoud Djibril redoutait, il y a deux jours, la reprise du pouvoir par Kadhafi, c’est à la mort déshonorable et misérable du Guide qu’on a assisté hier à Syrte, sa terre natale. Jubilé dans les rues de certaines villes de la Lybie. La communauté internationale sacrifie déjà au traditionnel rite de déclarations- pour témoigner sa satisfaction dans le cas échéant- à laquelle elle s’adonne en ces circonstances. L’extase et la liesse passées, il faut se pencher déjà sur les leçons de la chute de Kadhafi et les défis qui attendent les autorités de la nouvelle Libye. Lesquels défis devront prendre en compte les volets économiques, politique, social et l’image du pays sur la scène internationale.
La Libye est un pays où la tribu est une base essentielle de l’organisation sociale. L’insurrection populaire y a crée une guerre civile nourrissant les rivalités entre tribus. Le premier chantier du Cnt sera donc la reconstitution du tissu sociale en faisant accepter, sans chasse aux sorcières, leur autorité aux tribus qui sont restés fidèles à Kadhafi jusqu’à sa mort.
La Libye fera aussi face à l’apprentissage de l’exercice démocratique. Il faudra instaurer le jeu démocratique dans un pays qui n’en a jamais connu. La Lybie désormais a besoin de la bonne gouvernance, la traçabilité dans la gestion des finances publiques, les répartitions équitables des richesses du pays. Ce qui ne sera pas chose aisée dans un pays où le Guide avait l’apanage de la gestion des fonds pétroliers qu’il a utilisé pour se garantir l’allégeance des chefs tribus(…)
La transition par laquelle le Cnt devra mettre sur pied une nouvelle Lybie est elle-même un défi. Le Cnt est un panier à crabe. Après la défaite de l’ennemi commun, les divergences et les intérêts partisans risquent de faire surface. Chacune des differentes forces et groupes armées ayant contribué à la chute du Guide voudrait sa part du gâteau. Le blocage constaté dans la formation du gouvernement de transition en dit long.
S’il faut saluer la fin d’une ère dictatoriale, acceptons que le Cnt vient de lier une amitié cousue d’intérêts avec les occidentaux. Il s’agit d’un pacte avec le diable vêtu de blanc comme un ange. Ses alliés de l’«Aube de l’Odyssée» n’accepteront pas un élan nationaliste des libyens qui les priveront des ressources du pays et d’avoir un œil dans ses affaires internes.
Du reste, la chute du Guide devrait faire réfléchir les dirigeants africains(…). Pour le moment, la révolution du Printemps arabe a eu raison de la Révolution de la Grande Jamahiriya arabe libyenne. Et les leçons sont là. Toutes évidentes.
Laisser un commentaire