Les coulisses de la prochaine visite en France : Yayi s’en va court-circuiter la Côte-d’Ivoire sur l’uranium du Niger

Alors qu’on eu dit que «Yayi tente de jouer Pékin contre Paris» (cf. La Lettre du Continent N*620), voilà l’homme en train de préparer son tout prochain voyage à l’extérieur, sur les bords de la Seine. Le chef de l’Etat du Bénin y va discuter, avec dans sa serviette, des dossiers de coopération économique.

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De sources gouvernementales échappées du Palais de la présidence de la République à Cotonou, Jean-Paul Monchau, le nouvel ambassadeur de France près le Bénin, serait l’organisateur en chef de la visite, à Paris, de Thomas Boni Yayi, les 23, 24 et 25 octobre prochains. Là-bas, le 1er des Béninois qui s’en va, selon les mêmes indiscrétions, accompagné de deux ministres de son gouvernement: Marcel de Souza, son beau-frère, de la prospective économique et Bako Arifari des affaires étrangères. Deux de ses plus proches conseillers seront aussi de la partie. Il s’agit d’Amos Elègbè et de Mariam Aladji Boni (politiques et affaires diplomatiques respectivement).

Pendant son séjour, apprend-on, le locataire du Palais de la Marina devrait s’entretenir avec le président français, Nicolas Sarkozy, ainsi qu’avec les ministres de l’intérieur, Claude Guéant, et de la défense, Gérard Longuet.

Plusieurs sujets d’intérêts vont être abordés avec les autorités de Paris et les groupes économiques français, souligne-t-on au ministère béninois des affaires. Ces questions vont de la conclusion du rachat par France Telecom de l’opérateur Bénin Telecoms à l’évacuation de l’uranium du futur site d’Imouraren, au Niger. La Côte-d’Ivoire ayant pris de sérieuses avances sur le Bénin dans ce projet, Boni Yayi entend négocier avec les responsables d’Areva (groupe nucléaire français), en vue de la reprise en main de l’exportation du minerai, à partir du port de Cotonou pour qu’il ne le soit pas d’Abidjan.

L’occasion sera aussi propice pour le chef de l’Etat de poser les problèmes de sécurité sur les côtes communes du Bénin avec ses voisins, dont le Nigeria. On se rappelle que des actes de piraterie ont récemment troublé, à plusieurs reprises, la quiétude des populations de la capitale béninoise et que le pays lui-même est pointé du doigt pour être devenu l’une des plaques tournantes du trafic de la drogue.

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Enfin, Boni Yayi ne manquera pas, précise-t-on dans son entourage, de se rendre au siège de l’Unesco pour y avoir une séance de travail sur des dossiers d’éducation, de science et de culture qui le préoccupent pour son pays, le Bénin, hier qualifié de «Quartier Latin de l’Afrique».

*Cet article, dont les détails sont vérifiés puis complétés grâce aux sources diplomatiques et aux confidences du ministère des affaires étrangères, sur place à Cotonou, est inspiré de «La Lettre du Continent N*620» du 6 0ctobre 2011.

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