Lettre ouverte du père de Dangnivo à Yayi : «Vos déclarations jettent l’opprobre sur ma famille»

La dernière sortie médiatique du président de la république face aux douaniers retraités continue de faire des vagues. Après l’opposition, c’est la famille Dangnivo, elle aussi accusée par le Chef de l’Etat, qui réagit. Par une lettre ouverte, le père de Pierre Urbain Dangnivo, très indigné, rappelle à Yayi ce qu’il a été et qui le met à l’abri des prébendes des Présidents et des hommes politiques. L’octogénaire réitère son refus au test d’Adn car selon lui, « le scénario de Womey est un montage maladroit qui n’a convaincu ni la population, ni les journalistes présents sur les lieux ». Il ajoute avoir l’intime conviction que l’affaire Pierre Urbain Dangnivo rattrapera tous ses auteurs, co-auteurs et commanditaires. Propos d’un sage.

LETTRE OUVERTE AU PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE

Excellence Monsieur
le Président de la République,
Chef de l’Etat,
Chef du Gouvernement.

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Au cours de votre adresse aux agents retraités de la Douane le Mercredi 28 septembre 2011, parlant de la disparition non encore élucidée de mon fils Pierre Urbain DANGNIVO, vous avez pour la énième fois traumatisé ma famille et mes proches en déclarant comme au cours de votre campagne électorale que les politiciens (sans les nommer) m’auraient donné de l’argent pour refuser le test d’ADN sur le macchabée de Whomey.

« ……Ies politiciens ont refusé. Ils sont allés donner de l’argent à la famille pour dire de refuser parce qu’ils voulaient confronter l’ADN pour voir à qui appartient le corps qui a été exhumé à Whomey».

Monsieur le Président de la République, faut- il vous le rappeler? J’ai été fonctionnaire des Nations Unies au Bureau International du Travail où j’ai servi dignement et loyalement pendant plus de 30 ans.

Depuis près de 21 ans je jouis d’une pension de retraite confortable qui me met à l’abri des prébendes des Présidents et hommes politiques.

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Votre collaborateur, Son Excellence, Monsieur Albert TEVOEDJRE, Médiateur de la République pourra vous confirmer ma moralité.

J’ai consacré toute ma vie à éduquer et instruire mes enfants, petits-enfants, arrières- enfants et à éviter le gain facile. Je me plais dans ma modeste maison de Cotonou et celle de mon village Sè.

A 88 ans, je ne pense pas être si démuni au point de monnayer la vie de mon enfant.

Vos déclarations jettent l’opprobre sur ma famille qui est devenue la cible de toutes les attaques infamantes du genre:

– dans ma famille, on a l’habitude de disparaître

– des opposants auraient caché mon fils à des fins électoralistes

– dans mon village, certains membres de ma famille auraient reçu de l’argent de vous pour se taire sur la disparition de mon fils Pierre Urbain DANGNIVO etc.

Nous n’avions pas réagi en son temps, à cause de la période sensible.

J’avais pensé que cette déclaration était une réponse électoraliste à vos challengers.

Mais je constate qu’en réitérant ces propos contre toute attente à la face du monde que la famille DANGNIVO a reçu de l’argent de l’opposition pour refuser le test ADN, je me suis dit que trop c’est trop et que ne pas réagir aujourd’hui donnerait du crédit à ces diffamations de ma famille déjà trop affectée et traumatisée.

J’ai l’intime conviction que l’affaire Pierre Urbain DANGNIVO rattrapera tous ses auteurs, co-auteurs et commanditaires.

Monsieur le Président, ma famille et moi sommes enfin impatients de savoir qui a réellement reçu de l’argent, combien et de qui?

Oui, nous avions refusé le test ADN et continuerons de le refuser.

Le scénario de Whomey, pour nous, n’était qu’un montage maladroit qui n’avait convaincu ni la population, ni les journalistes présents sur les lieux. Tout le monde sait que même des mois après, on peut identifier le cadavre en décomposition d’un membre de sa famille.

Mes enfants présents sur les lieux de Whomey ne pouvaient-ils pas reconnaître le cadavre de leur frère disparu, juste un mois avant? ne serait-ce que par des signes distinctifs comme la taille, les doigts, les orteils et autres?

Monsieur le Président, je vous supplie de bien vouloir arrêter de traumatiser davantage la famille DANGNIVO.

COTONOU,
le 5 octobre 2011
DANGNIVO Togbé Urbain

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