Loi portant exercice de grève en république du Bénin : des syndicats de la santé écrivent aux députés

Au moment où les députés s’apprêtent à étudier la proposition de loi portant exercice du droit de grève en République du Bénin, inscrit à l’ordre du jour des travaux de l’Assemblée nationale, un certain nombre de secrétaires généraux de syndicat du secteur de la santé affiliés à la Cstb sont montés au créneau. A travers une réunion tenue, le vendredi 21 octobre, à la bourse du travail à Cotonou, ils mettent en garde le gouvernement contre ladite loi qu’ils qualifient de liberticide. Ils ont adressé une lettre ouverte aux députés de la 6è législature par laquelle ils affirment que cette loi vise à enterrer définitivement le droit de grève de tous les travailleurs. Selon leur requête, le gouvernement ou même les députés ne peuvent initier une telle loi sans associer les travailleurs qu’ils sont. Ils avertissent aussi que les mouvements de grève dans le secteur de la santé ne font pas souvent bon ménage. C’est pour ça qu’ils comptent sur le sens aigu de patriotisme et de sauvegarde de la démocratie des députés.

LETTRE OUVERTE aux honorables députés de la 6è législature

Depuis quelques mois, un projet de loi portant exercice du droit de grève en République du Bénin circule au sein de l’opinion. Les indiscrétions nous rapportent qu’il s’agit d’une proposition de loi initiée par une classe de députés.

Honorables députés,

Vous êtes les élus de la nation et légiférer est l’une de vos prérogatives. Vous devez donc face à toutes réformes penser d’abord au peuple. Le contenu du projet de loi tel que publié par la presse est liberticide. Il vise non seulement à enterrer le droit de grève à tous les travailleurs béninois mais également à faire disparaitre tous les syndicats actifs de notre chère nation. Les syndicats jouent un rôle irremplaçable dans toute démocratie qui se respecte.

Honorables députés,

Les lois sont légiférées pour le futur et non pour le présent. Vous devez donc recueillir au maximum l’avis des responsables syndicaux sur tout projet de loi sur la grève et sur les acquis des travailleurs. Vous ne devez pas vous rendre impopulaire inutilement ni chercher à graver votre nom négativement dans l’histoire. Les agents de santé comptent sur votre sens aigu de patriotisme et de sauvegarde de la démocratie chèrement acquise pour ne pas légiférer une bombe à retardement. Les mouvements de pression dans le secteur de la santé ne font pas souvent bon ménage. Un agent de santé brimé, opprimé, privé de liberté élémentaire est plus à craindre qu’un lion blessé. Pensez à vos parents, alliés et amis qui n’ont pas les moyens d’aller se faire soigner ni à l’extérieur ni dans les cliniques privées. La loi en vigueur n’est ni rétrograde ni archaïque. Tout projet de sa révision doit être bien mûri et recueillir auparavant l’assentiment de la classe sociale.

Cotonou, le 21 octobre 2011

Ont signé :

SG/SYNTRA-HOMEL

Maxime ASSOGBA

SG/SYNTRCO-CHD/MC

René da SILVEIRA

SG/SYNTRASESH

Soulé SALAKO

SG/SYNTRCO-CHD O/P

Michel HOUEMAGNON

SG/SYNAHAB

Corneille CHANVOEDOU

SGA/SYNISS

Sévérin G. KOUNOUDJI

SG/SYNTISFAR

Vincent Ayélodjou EHOULE

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