Marie Elise Gbèdo,le porte-parole sans paroles

Boni Yayi a sans doute fait de Marie Elise Gbèdo le porte-parole du gouvernement juste pour la forme. Elle est restée «muette» depuis que cette charge lui a été confiée au dernier remaniement technique survenu, quelques semaines après la formation du premier gouvernement de Boni Yayi II le 27 mai dernier.

C’est à l’issue d’un remaniement technique de l’actuel gouvernement que Marie Elise Gbèdo, Garde des sceaux et ministre de la justice s’est vue confiée la tache de porte-parole du gouvernement. Au départ, ce rôle était joué par le ministre déléguée auprès du Président de la République en charge du transport maritime, de l’économie maritime et des infrastructures portuaires, Jean Michel Abimbola. En son temps, certains observateurs de la vie politique nationale ont parlé «de remaniement technique opportun». Le port de Cotonou étant le vivier de l’économie nationale, son développement pour le rendre plus compétitif est l’une des priorités de Boni Yayi II. Ceci étant, il est de bon ton que le ministre en charge de ce département ministériel n’ait pas à se consacrer à d’autres tâches. Avocate douée d’une grande loquacité. On a vu en Gbèdo les aptitudes nécessaires pour jouer ce rôle. Surtout qu’avec les nombreuses reformes prévues, le gouvernement devrait avoir un nombre indéterminé de sorties médiatiques à faire afin de défendre ses reformes et montrer leur bien-fondé à l’opinion publique. Pourtant. Depuis ce remaniement, Gbèdo a très peu pris la parole au nom du gouvernement. A part le compte rendu de quelques Conseils des ministres, elle n’a pas parlé au nom du gouvernement au moment où l’on s’y attendait le plus. Ni aux heures chaudes des polémiques sur le programme de vérification des importations (Pvi) de nouvelle génération, ni pendant les débats qu’on suscités les lois comme celles sur la corruption, le recours au référendum, l’interdiction de l’exercice du droit de grève aux personnels militaires et paramilitaires ne l’a-t-on entendu. Alors que l’opinion publique s’interroge sur le contenu réel de la Refondation, on ne l’a vu faire aucune sortie médiatique pour exposer aux Béninois les tenants et aboutissants de cette nouvelle ligne de gestion du pays par le Chef de l’Etat. La réalité est que le statut de porte-parole sans parole de Gbèdo est dû au fonctionnement même du gouvernement, si non à sa réaction face à certains sujets phares de la vie nationale. La plupart du temps, on assiste à des points de vue divers –non contraire dans le fond- des différents ministres sur une même question. Tout se passe comme si les membres du gouvernement ne s’accordaient pas sur des arguments à utiliser pour se défendre face l’opinion publique.

Publicité

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Publicité