(L’avenir des étudiants compromis) La cupidité et l’insouciance des autorités de Bénin Télécoms compromettent l’avenir de dizaines d’étudiants. En effet, les étudiants de l’Ecole supérieure de télécommunications du Bénin (Estb) n’ont pas encore effectué leurs rentrées. Ce n’est ni un problème de calendrier, ni de logistiques, l’Estb est simplement « bloquée » l’Ecole supérieure multinationale des télécommunications de Dakar (Esmt), l’école-mère dont elle est la filiale.
La cause : non paiement de la cotisation qui s’élève à environ 37 millions. Un drame se joue à Akpakpa à l’Estb sise à Akpakpa Pk3,5 derrière le Cppe. Depuis le début de la rentrée 2011-2012, c’est le calme plat dans cette école de référence sous tutelle de Bénin Télécoms et qui, depuis sa création en 2005, forme des étudiants au Diplôme de technicien supérieur en réseaux télécoms et téléinformatique. Créée sur les décombres de l’ex- centre de formation professionnelle (Cfp), l’Estb s’est fixé comme objectif de mettre sur le marché des cadres moyens capables d’être utilisés sur le terrain par des sociétés de télécommunications ou d’entrer dans des universités occidentales ou par l’Esmt de Dakar. Mais avant de créer une telle école, il fallait chercher le parrainage d’une grande école. C’est alors que les responsables de l’Estb se sont rapprochés de l’Esmt de Dakar qui voulait, elle, s’affranchir de la collaboration encombrante de certains de ses pays fondateurs qui ne payaient plus les cotisations permettant de la faire fonctionner. L’expérience commença en 2005 après une expérience infructueuse avec l’Ecole polytechnique d’Abomey Calavi (Epac). La création de cette école est basée sur un accord entre l’Esmt de Dakar et l’Estb. Selon cet accord, l’Esmt assure la responsabilité pédagogique et la qualité de la formation (programmes et leur mise à jour, qualité des enseignements, animations pédagogiques), assurer des facilités d’intégration à l’Esmt de Dakar aux Etudiants de Cotonou. En retour, Bénin Télécoms s’engage à accueillir la formation, de mettre à disposition les ressources existantes (humaines, pédagogiques, logistiques) pour les DTS-OPT, favoriser une mise en place d’une gestion décentralisée de cette formation qui tiendrait compte de l’implication de l’Esmt et du partenariat avec celle-ci. Ainsi donc, de la contribution de 800.000F que verse chaque étudiant dans les comptes de Bénin Télécoms, 150.000F sont ristournés dans les comptes de l’Esmt. Et c’est là que le bât blesse. Selon les indiscrétions, les autorités de Bénin Télécoms, en l’occurrence le Directeur de l’administration, n’ont pas versé ses cotisations à l’Esmt. Après plusieurs rappels, ils ont fini par payer les cotisations de 2005, 2006 et 2009. Celles de 2007, 2008 pour 21 millions, 2010 et 2011 pour 16millions sont restées impayées. Au total, l’Estb reste devoir à l’Esmt près de 37 millions. Le 04 Août 2011, l’Esmt a envoyé un courriel au Directeur de l’administration pour l’informer de sa volonté de surseoir au parrainage de l’Estb. D’un ton péremptoire, Dakar affirme : « pas de signature de bulletin, pas d’organisation de soutenance et de tests d’entrée tant que les arriérés de cotisation ne seront pas versés et qu’on est pas sûr que nos enseignants envoyés en mission chez vous seront bien traités ». Depuis, rien n’a changé dans l’école. Plus de 67 étudiants attendent de soutenir pour se rendre soit à l’Esmt pour continuer ou dans d’autres universités où les rentrées ont commencé depuis longtemps. Le Dg par intérim de Bénin Télécoms et le ministre de la communication sont-ils au courant de cette injustice ? Et Boni Yayi ? Vivement que justice soit rendue pour sauver ces jeunes étudiants de l’oisiveté. ( à suivre)
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