Bon élève dans le paiement des dettes internationales, le Bénin l’est moins pour ce qui est des dettes intérieures. Alors que le gouvernement a engagé de nombreuses réformes et semble partir pour accroître nos performances économiques, il semble occulter un problème sérieux: la dette intérieure. Il vient d’être «averti» par l’agence internationale de notation financière, Fitch, des risques qu’il court en ne payant pas ses dettes. Selon un communiqué de cette agence basée à Paris, le Bénin cité au même titre que le Cameroun et le Gabon, s’acquitte difficilement de ses dettes intérieures. Il n’y pas de jour qui passe sans qu’on n’entende sur les radios de proximité des grognes de personnes qui se plaignent d’avoir travaillé pour l’Etat, sans être payées. Leurs jérémiades viennent de trouver un écho favorable auprès de l’agence de notation financière nommée Fitch et basée à Paris.
D’après un communiqué de cette agence rendu public lundi 24 octobre, le Bénin autant que le Cameroun et le Gabon sont cités comme de mauvais payeurs de leurs dettes intérieures. Et l’agence Fitch de mettre en garde plusieurs pays subsahariens sur les risques de dégradation de la notation de leur dette souveraine à cause d l’accumulation des créances impayées dues à leurs contreparties nationales (Pme, fonctionnaires, assurés sociaux…). Toutefois, Fitch précise dans son communiqué que cette accumulation de dettes ne constitue forcement pas un «défaut» de paiement mais «reflète souvent des difficultés pour réaliser des paiements ou des querelles contractuelles plutôt qu’une incapacité ou une volonté du pays à ne pas payer» mais «peut aussi indiquer des problèmes financiers, et les arriérés sont parfois consolidés formellement dans des obligations de dette, auquel cas, ils exercent une pression sur la note». Le Bénin est le premier pays de la zone Uemoa qui a accumulé plus de dettes intérieures. L’agence Fitch invite le Bénin et les autres à traiter de manière égalitaire les dettes extérieures et intérieures en raison des risques de fragilisation de l’activité domestique des fournisseurs locaux et de l’impact sur la consommation globale surtout en ce qui concerne le retard de paiement des fonctionnaires. En outre, précise le même communiqué, l’augmentation des retards de paiement de l’Etat a de graves conséquences sur la confiance des entreprises privées vis-à-vis de l’Etat et des banques vis-à-vis des entreprises. Dans ce cas, l’activité économique va connaître un ralenti. On se demande d’ailleurs si cela ne se produit pas déjà avec la morosité économique que l’on observe actuellement. Selon un spécialiste des dettes publiques, cette situation serait due au ralentissement du flux des paiements au trésor public qui a connu, en dehors des problèmes traditionnels de lenteur dans le traitement des dossiers, des perturbations de travail pendant ces derniers mois. D’autres paiements attendent dans les ministères. Ce communiqué va donner un peu de confiance et d’assurance aux opérateurs économiques et les autres fournisseurs qui ont des créances sur l’Etat et qui courent tous les jours au trésor sans pouvoir être payés.
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