En reconnaissant le camp du président incarcéré depuis plus de deux mois, le gouvernement béninois vient afficher une piètre image du Bénin à la face du monde en ignorant une décision de justice béninoise qui rejette Anjorin. Le masque est enfin jeté. Et même si ce n’est pas un mérite pour le gouvernement, la reconnaissance du camp Anjorin lève une équivoque.
Personne ne doutera plus de la position du gouvernement mais l’acte que vient de poser l’Etat béninois, suite aux recommandations du ministre en charge du sport béninois, ne fait pas du bien pour l’image du Bénin à l’extérieur. D’abord parce que l’on reconnaît pour président de la Fédération béninoise de football quelqu’un qui a des comptes à rendre à la justice et qui est derrière les barreaux. Ce faisant on légitime une assemblée générale qui a été contestée par une partie des acteurs du football béninois. Ces acteurs ont été empêchés de prendre part aux assises du 15 avril dernier et d’autres personnes inconnues des responsables de club écartés ont agi au nom de ces derniers ou bien au mieux, ils sont de simples salariés. Pourtant, l’ex-ministre des sports avait demandé au président Anjorin Moucharafou tous les actes procéduraux de l’assemblée générale du 15 avril et même la Fédération Internationale de Football Association (Fifa) a donné des injonctions à la Fbf pour qu’elle accède à la requête du ministre Modeste Kérékou. Mais jusqu’à ce jour, rien n’y fit. Le patron des sports affirme qu’Anjorin a refusé de mettre à sa disposition les documents parce que ce n’est pas lui Anjorin qui se plaint. On se demande quel est ce pays où on bafoue, sans être inquiété, l’autorité d’un ministre de la république? Et sous de fallacieux prétextes, on vient dire qu’avec les documents, qu’on n’était pas compétent pour statuer sur la qualité de cette Ag. Ensuite, Anjorin a assigné Victorien Attolou en justice pour usurpation de titre. Mais, la justice béninoise l’a débouté. Le public sportif se demande pourquoi le ministre des sports n’a pas rendu compte de cette décision de justice à ces pairs du gouvernement ? Alors, l’image déjà dégradée du Bénin, se dégrade davantage. Le gouvernement n’est pas au -dessus des lois de la République et ne doit pas faire fi d’un verdict de justice béninoise. Que veut-on donc faire de la décision de la justice qui dit qu’elle ne reconnaît pas Anjorin comme président de la Fédération ? Une chose qui a attiré l’attention des observateurs, lors de la conférence de presse du ministre Aplogan, est le fait qu’il se soit senti obligé de dire que le Chef de l’Etat était absent à ce conseil des ministres. Une chose est sûre et certaine, c’est qu’on s’est égaré sur le chemin de la résolution d’une crise qui, pour certains, vient de commencer.