(Le préfet en complice passif ou garant de la sécurité des personnes et des biens?) La question de la succession au trône dans les collectivités de la lignée royale entretient une atmosphère tendue qui inquiète. Elle interpelle plus d’un aujourd’hui et surtout l’autorité de tutelle qui est le préfet.
Après les collectivités Hinvi et Hountondji, dont les nouveaux chefs de collectivité sont contestés par les membres de ces collectivités, toute chose ayant entraînée la division au sein de ces collectivités, c’est autour de la collectivité Djohou d’Abomey de subir le même sort. Les racines du problème sont, à en croire des témoignages reçus au cours de nos investigations, la cupidité du roi Dédjalali Agoli-Ago et de certains corrompus de sa cour royale, qui prennent de l’argent auprès des personnes nanties dans les collectivités pour les introniser chef de collectivité. A en croire les sources, le chef de collectivité n’est ni choisi ni intronisé à cause de ses moyens. C’est plutôt l’oracle qui le désigne, à la mort de son prédécesseur. Ces derniers temps, tel n’a pas été le cas dans les collectivités mises en cause. Dans les collectivités Hinvi et Hountondji, les chefs ont été intronisés, à en croire nos sources, par la force de l’argent. Le roi Agoli-Agbo et sa cour auraient été soudoyés. Une accusation qu’a toujours démentie et rejetée le roi Agoli-Agbo Dédjalali. Mais le cas de la collectivité Djonou est venu tout récemment raviver cette tension qui couvait.
Au décès du chef de la collectivité Djohou, et sans consultation de l’oracle, son fils se serait empressé d’aller rencontrer le roi Agoli-Agbo, dans son palais, pour demander son intronisation comme successeur de son feu père. Les autres membres de la collectivité s’y sont opposés en brandissant comme argument le fait que tous les chefs de collectivité qui se sont succédés au trône ont été intronisés par le roi Béhanzin Houédogni dont ils sont des descendants après consultation de l’oracle. Ils consultèrent l’oracle et enfin, le sieur Achille Djohou, membre de l’aile contestée fut désigné comme successeur du chef de collectivité du défunt sous le nom de Dah Djohou Houézèlè-Wèkè. Il fut alors intronisé, lundi dernier par roi Houédogni Béhanzin, au palais de Djimè. Son intronisation est aujourd’hui contestée par le camp adverse qui, avec l’aide de la cour royale du roi Agoli-Agbo fera introniser son chef de collectivité.
Bien avant l’intronisation qui aura lieu le 05 novembre, les contestataires de Dah Houézèlè-Wèkè sont allés saisir la mairie d’Abomey où le 1er adjoint au maire, Gabriel Médéhou, ne leur a pas donné raison. Ils ont ensuite saisi le préfet Armand Maurice Nouatin qui, les a envoyés auprès du procureur de la Republique du tribunal de 1ere instance d’Abomey, prétextant de ce que l’intronisation de Dah Houézèlè-Wèkè Djohou n’était pas règlementaire. Le procureur quant à lui a signifié aux protestataires que puisqu’il n’y a pas eu de trouble à l’ordre ni de protestation à la cérémonie d’intronisation de Dah Djohou Houézèlè-Wèkè il ne saurait statuer pour remettre en cause l’intronisation du nouveau chef de collectivité. Malgré l’échec de toutes ces démarches, le camp protestataire tient dur comme fer et promet d’installer son chef de collectivité le 05 novembre prochain. Le camp adverse dit les attendre de pied ferme et, promet, le cas échéant, de mettre Abomey à feu et à sang pour montrer au roi et à sa cour royale qu’ils ne sauraient profiter indéfiniment de leur cupidité pour imposer des chefs de collectivité à la lignée royale. Une situation qui interpelle en 1er lieu le préfet du département lequel devra aider à éviter un bain de sang aux populations de son territoire. Se taire et continuer à jouer à l’hypocrisie n’arrange personne.